Un éleveur qui s’est développé dans la transformation !

En 1997, Pierre-Marie Juste était seul. Aujourd’hui, avec le renfort de son épouse et des embauches, il est producteur laitier, transformateur (dont le maroilles) et pratique la vente à la ferme.

Avec son épouse, Pierre-Marie Juste a développé la fabrication de produits dérivés du lait et la vente à la ferme. Tout en restant éleveur.
Avec son épouse, Pierre-Marie Juste a développé la fabrication de produits dérivés du lait et la vente à la ferme. Tout en restant éleveur.
D.R.

Avec son épouse, Pierre-Marie Juste a développé la fabrication de produits dérivés du lait et la vente à la ferme, tout en restant éleveur.

 Pierre-Marie Juste est devenu un habitué du Salon de l’agriculture de Paris. Qu’il soit sollicité par le syndicat de l’AOP maroilles (qui englobe la Thiérache de l’Aisne et de l’Avesnois), la Région ou le Département… A Etrœungt, son village situé au sud d’Avesnes-sur-Helpe, il est le seul, dit-il, à s’être lancé dans la transformation du lait. «Je suis issu d’une famille d’agriculteurs. Après cinq ans au contrôle laitier du Quesnoy, j’ai repris l’exploitation en janvier 1997. A l’époque, j’étais seul et je vendais le lait de mes 30 vaches à la laiterie. En 2003, mon épouse Véronique a décidé d’arrêter son métier d’institutrice pour me rejoindre. Depuis, la transformation et la vente directe se sont développées. Et j’ai aujourd’hui 120 vaches laitières.»

 Parti de zéro. En 2003, un virage a donc été pris. Tout s’est mis en place cette année-là. Après une formation à la fabrication suivie auprès du syndicat du maroilles (en recherche de producteurs pour sa filière), il a créé l’atelier, partant de zéro et en le développant progressivement. «Aujourd’hui, on produit 800 000 litres de lait par an et 550 000 servent à la transformation de produits dérivés du lait, vendus sur place : beurre, crème, fromage blanc, yaourt, tomme, mimolette, Tiot Courbeteux, Rollot, Cœur de Thiérache, Délice de Thiérache…»

L’orientation commerciale s’est renforcée lorsque sa boutique est entrée dans le réseau des Boutiques de l’Avesnois, créé depuis une dizaine d’années par le Parc naturel régional.

 Une petite entreprise. L’exploitation, conventionnelle a grandi aussi en personnel. Un GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun) a été constitué à trois : lui, son épouse et un associé, Roland Rousseaux. « Il y a aujourd’hui sept salariés et un apprenti qui travaillent à l’atelier. Celui-ci fait maintenant 300 m», ajoute-t-il.

Sa motivation ? A 45 ans, Pierre-Marie Juste explique qu’il y avait une envie de créer quelque chose, de transformer cette matière première qu’est le lait et aussi, bien sûr, de retirer une valeur ajoutée et un chiffre d’affaires en rapport avec le travail fourni.

Quant à sa clientèle, elle se compose de 15 à 20% de particuliers, les autres clients étant des professionnels, restaurateurs, épiceries, transformateurs, grossistes (dont un à Rungis et un en Belgique). La diffusion des produits fabriqués à la Ferme des Bahardes, en plein cœur du bocage, s’étend sur le Nord, le Pas-de-Calais, l’Aisne et la Belgique.