Le Petit Boulevard : bistronomie et cadre verdoyant à deux pas de Lille
Il voulait quitter le monde de la restauration mais la visite du Petit Boulevard alors en vente – une institution à Marcq-en-Barœul ! – l'a convaincu en quelques minutes de se lancer dans un nouveau projet. Après plusieurs mois de travaux et un lieu entièrement repensé, la nouvelle adresse d'Anthony Chevallier, associé à Antoine Flahaut, a déjà conquis les gastronomes.
Les habitués des lieux ont du mal à reconnaître l'endroit tant il a été entièrement rénové. Il aura fallu sept mois de travaux pour repenser l'établissement de 400 m2 autour de plusieurs ambiances, imaginées par l'architecte et décoratrice Anne-Sophie Desmet : au rez-de-chaussée, une salle de 70 couverts autour d'une impressionnante cave à vins vitrée (plus de 1 000 références) qui donne sur une terrasse arborée d'environ 70 couverts et à l'étage, un bar contemporain, pour des afterworks, réunions business ou événements privatifs.
Histoire de rencontres
S'il s'est déjà approprié les lieux,
Anthony Chevallier n'avait, a priori, pas prévu de se lancer dans ce
nouveau challenge. Après 25 ans passés à La Part des Anges (rue de
la Monnaie à Lille), au Club à Part (un club business au-dessus du
restaurant) et à la direction de la Brasserie de l'Opéra, il
voulait passer le cap et dire adieu aux horaires difficiles des
métiers de la restauration.
Une visite aura suffi à le faire
changer d'avis : «Quand
des investisseurs m'ont proposé de racheter La Part des Anges, je
n'ai pas hésité. En décembre 2019, j'ai vendu l'ensemble de mes
activités lilloises. J'aurai pu m'arrêter là»
sourit le Bourguignon, œnologue et sommelier formé à Beaune et à
Dijon, chez Bernard Loiseau, Jean Bardet ou encore Michel Bras.
C'était
sans compte sur le charme du Petit Boulevard, cette institution
marcquoise prisée par les gastronomes : «J'avais
envie d'un grand jardin et d'une belle terrasse, ce que je ne pouvais
pas avoir à Lille. Aujourd'hui, les gens veulent en sortir et pouvoir se
stationner facilement.»
C'est désormais chose faite puisque l'extérieur est probablement
l'un des plus beaux atouts de l'établissement : 65 couverts environ
dans un écrin de verdure, qui entourent un bar extérieur. Dehors,
une vingtaine de places de parking et à terme, un parc à vélos.
Victime
de son succès
Ouvert
le 19 mai et entièrement repensé pour les normes d'accessibilité,
l'établissement affiche régulièrement complet et l'équipe doit
refuser une cinquantaine de couverts chaque jour. Pour l'instant, 17
salariés officient au Petit Boulevard, une équipe qui devrait
atteindre la trentaine de salariés lorsque l'établissement tournera
à plein régime.
«Il
faut le temps que les équipes se rôdent. Il ne suffit pas que cela
soit beau : le plus important reste le service»
explique Anthony Chevallier, qui a d'ailleurs repris une partie de
l'ancienne équipe de l'établissement et s'est aussi adossé le
savoir-faire de trois sommeliers.
Pour
l'instant en jauge réduite, l'établissement pourrait, à terme,
accueillir 130 couverts. Mais Anthony Chevallier veut prendre son
temps : «Reprendre un restaurant à cette période, ce n'est pas
évident. On a la chance d'avoir des clients qui nous ont suivis, des
anciens qui redécouvrent le lieu et de nouveaux qui viennent nous
voir. Mais nous sommes des gestionnaires et nous devons rester sereins.»
Au total, 2,5 millions d'euros d'investissement pour réhabiliter
l'établissement ont été nécessaires.
La
priorité donné au frais
A
la tête en cuisine, le jeune chef Clément Demarthe, 30 ans.
Originaire du Nord, formé notamment à l'Hermitage Gantois, et
plus récemment chef dans l'événementiel, il est entouré
d'une brigade de 7 personnes. A la carte, cinq entrées, cinq plats
et cinq desserts, avec des produits frais, locaux. La carte changera
tous les trois mois, avec une suggestion quotidienne.
Si
le Petit Boulevard avait déjà conquis ses adeptes il y a longtemps,
l'équipe d'Anthony Chevallier et d'Antoine Flahaut semble avoir
trouvé ses marques, à l'heure où de nombreux français ont envie
de s'évader à quelques pas de chez eux.