Gestion de l’eau : un programme d’intervention à 1,3 milliard d’euros

Le 15 octobre à Douai, le comité de bassin Artois-Picardie a paraphé son programme d’intervention 2025-2030. Un budget de 1,279 milliard d’euros pour optimiser la gestion de l’eau

Le comité de bassin, aussi appelé Parlement de l’eau, est composé des acteurs économiques du territoire, mais aussi des associations environnementales, des élus et des services de l’Etat. © Agence régionale de l’eau.
Le comité de bassin, aussi appelé Parlement de l’eau, est composé des acteurs économiques du territoire, mais aussi des associations environnementales, des élus et des services de l’Etat. © Agence régionale de l’eau.

Avec le changement climatique, le cycle de l’eau a connu des modifications majeures au cours des dernières décennies. Entre les épisodes de sécheresse, les inondations, la diminution du niveau des nappes phréatiques et le changement du rythme des pluies, le dérèglement climatique est au cœur des préoccupations. Si cela affecte de nombreux secteurs comme l’agriculture, l’énergie, ou encore l’industrie, il risque aussi d’avoir de lourdes répercussions sur la consommation d’eau des particuliers.

C’est dans ce contexte que l’Agence de l’eau Artois-Picardie, basée à Douai, a accueilli une séance de son comité de bassin, aussi appelé Parlement de l’eau, mardi 15 octobre. C’est ici, avec les acteurs de l’eau du territoire, qu’a été adopté le 12e programme d’intervention de l’Agence. De 2025 à 2030, ce programme prévoit 1,279 milliard d’euros sur six ans, dans le cadre de son schéma directeur 2022-2027.

Le comité de bassin Artois-Picardie s’est réuni mardi 15 octobre à l’Agence de l’eau de Douai afin de parapher son 12e programme d’intervention 2025-2030. (© Agence régionale de l’eau)

Récupérer les eaux pluviales

Les axes de travail de ce programme sont nombreux, mais autour d’une philosophie unique : économiser l’eau. « La meilleure électricité est celle que l’on n’utilise pas », ose à titre de comparaison Isabelle Matykowski, directrice générale de l’Agence de l’eau Artois-Picardie. En clair, l’idée est d’utiliser au mieux chaque goutte qui tombe. D’autant que sur le territoire du comité Artois-Picardie, les eaux utilisées proviennent à 95 % des nappes phréatiques contre seulement 65 % au niveau national. «Ici, nous sommes sur un bassin de réindustrialisation», précise la directrice générale.

«La récupération des eaux pluviales devient un véritable enjeu», détaille-t-elle. Mais pas que… Par exemple, le comité encourage aussi toutes les initiatives qui favorisent l’infiltration de l’eau. «Comment on passe d’une ville étanche à une ville éponge», indique Isabelle Matykowski.

Des enjeux nationaux

Afin de répondre à ces défis d’un futur tout proche, Emmanuel Macron a proposé un plan de sobriété et d’efficacité en mars 2023. Ce dispositif inclut toute une série de mesures pour redéfinir la politique de gestion de l’eau en France et l’adapter aux enjeux du changement climatique, en lien avec les élus et les collectivités territoriales. Ce plan a comme objectif majeur de faire 10 % d’économie d’eau dans tous les secteurs à l’horizon 2030.

Dans ce contexte, les six agences régionales de l’eau, réparties sur l’ensemble du territoire, sont sollicitées au travers de leurs comités de bassin, afin de prévoir, agir, et même anticiper la future gestion de l’eau sur leur bassin hydrologique. «Les besoins en eau constituent un véritable enjeu pour les entreprises, mais qui dit entreprise dit aussi main d’œuvre, souligne Isabelle Matykowski, avant de conclure. Tous ces gens auront besoin d’eau dans leur vie de tous les jours. Donc tous les partenaires doivent rationaliser leur utilisation.»