Waerismyboat : des vêtements pour prendre la mer sans les maux
Ils démarrent avec un vent favorable sur la mer entreprenariale avec un produit qui n’existait pas avant : Philippe Danckaerte et Olivier Trentesaux ont inventé les vêtements anti-mal de mer. De quoi révolutionner la vie de tous les marins.
On connait les sous-vêtements techniques qui tiennent chaud ou froid, ou qui éliminent la transpiration. Celui-là propose non seulement de tenir chaud, mais ajoute une autre fonctionnalité, totalement innovante : éviter le mal de mer (et des transports en général). Etonnant de constater que personne n’y avait pensé avant Philippe Danckaert et Olivier Trentesaux – tous les deux marins, ce n’est pas un hasard –, qui ont réussi l’exploit de réaliser cette belle idée. Ils avaient tous les deux «envie d’oser», « de créer quelque chose» en même temps, chacun à un tournant professionnel d’une activité de salariés dans des domaines assez éloignés de leur nouvelle activité (Philippe Danckaert était directeur technique et expansion dans un groupe nordiste de la grande distribution ; Olivier Trentesaux était directeur commercial d’une grosse entreprise de nettoyage lilloise). Ils se sont trouvés autour de leur passion commune : la navigation. La première idée d’un grand site web portail sur la navigation a vite pris l’eau devant trop d’investissements. Accompagnés par la CCI Grand-Lille, ils découvrent un nouveau cap en allant faire la tournée des salons nautiques. «Si le marché de bateaux neufs est en baisse en France, celui de la location est en plein boom. A l’image des permis bateau qui augmentent de 20% tous les ans. Le mal de mer est l’un des principaux freins au nautisme, quelle que soit l’expérience des marins», précise Olivier Trentesaux. «Tout le monde y est sujet, même les plus aguerris à la mer. Soit 30% des marins. On parle d’oreille interne déstabilisée, mais c’est très réducteur», ajoute Philippe Danckaert.
Une technologie et une idée innovantes. Orientés vers Innotex, l’incubateur du CETI, en février 2013, ils mettent au point le produit (avec l’aide de Lille design) et le business plan grâce au financement de l’incubateur et déposent un brevet. La société Delta 10 SAS naît en février 2014, en même temps que la technologie Wimb («il s’agit d’une application de polymère et de minéraux sur le tissu», explique succinctement Olivier Trentesaux) et la marque Waerismyboat, déclinée en site web marchand depuis l’été 2014.
Le projet plaît immédiatement : les jeunes chefs d’entreprise sont lauréats de LMI (Lille Métropole innovation, avec la somme maximale de 30 000 €) et labellisée “French Tech” par bpifrance en 2014. Ces distinctions et la garantie par Nord actif déclenchent les autres financements. Le budget est bouclé à 400 000 € en trois mois. Mais le plus difficile fut finalement de fabriquer le produit. «Le brevet et le style sont français. Mais la confection est au Portugal et en Tunisie», précise Philippe Danckaert. Trois gammes de produits (pour le sport, pour le quotidien et pour la ville) sont pour l’instant développés sur 45 références, avec des tailles enfant : «les enfants sont sujets au mal de mer et des transports dès 4 ans», souligne Olivier Trentesaux.
Sur les deux salons nautiques qui viennent de se terminer en France, le succès est au rendez-vous, à l’image des témoignages élogieux des premiers utilisateurs-testeurs, voileux néophytes. Les professionnels de la voile, comme Laurent Bourgnon, et l’un des concurrents de la Route du rhum 2014 vont porter les sous-vêtements Wearismyboat. Les propositions de commercialisation à l’étranger se bousculent. Delta 10 SAS a la vent en poupe et tient le bon cap pour un développement très très prometteur.