Vœux au monde économique dunkerquois : vigilance, mais surtout optimisme et fierté

Avec 80% des investissements industriels prévus dans le département qui échoient au Dunkerquois, le monde économique a toutes les raisons d’être optimiste en ce début 2025. Lors de ses vœux, le président de la Communauté urbaine a toutefois invité les décideurs locaux à réfléchir à une diversification de l’économie locale, toujours très liée à l'automobile. 

Patrice Vergriete, président de la Communauté urbaine de Dunkerque, François Lavallée, président de la CCI Littoral-Hauts-de-France et Maurice Georges, président du directoire du port de Dunkerque lors des voeux au monde économique.
Patrice Vergriete, président de la Communauté urbaine de Dunkerque, François Lavallée, président de la CCI Littoral-Hauts-de-France et Maurice Georges, président du directoire du port de Dunkerque lors des voeux au monde économique.

Les vœux conjoints de la Communauté urbaine (CUD), du port de Dunkerque et de la CCI Littoral-Hauts-de-France au monde économique se sont tenus le 22 janvier dans le tout nouveau bâtiment «Écosystème D», vitrine de la transformation économique et environnementale du territoire. L’occasion pour les trois entités de se montrer optimistes et fières au vu des 38 milliards d’euros d’investissements prévus sur un territoire qui regagne désormais des habitants, et qui ont déjà conduit en 2024 à la création d’un millier d’emplois et conduiront au même nombre en 2025. «Le choix de la décarbonation il y a dix ans, avant tout le monde, a été le bon», a redit le président de la CUD, Patrice Vergriete. «Alors, nous allons garder le cap, d’autant que nous ne sommes qu’au début des investissements et des emplois. Toutefois, il nous faut maintenant regarder vers les dix prochaines années pour garder notre avance et déjà penser au coup d’après». Ce «coup d’après» pourrait être une diversification de l’économie locale vers des secteurs autres que la voiture, à laquelle l’industrie du territoire reste très liée, aussi bien la sidérurgie que la batterie électrique.

Vers des usines sans parking

François Lavallée, président de la CCI Littoral-Hauts-de-France, s’est lui aussi montré très optimiste. Il a dit combien son instance se tenait plus que jamais auprès des PME et des PMI pour qu’elles soient en capacité de répondre aux nombreux appels d’offres, tant en construction qu’en maintenance, émanant des entreprises qui s’implantent sur le territoire. Le président a toutefois regretté un manque récurrent d’entreprises du bâtiment, qui conduit à un allongement des délais, à une montée des prix et surtout à l’arrivée d’entreprises extérieures. Dans ce contexte, il espère beaucoup du CFA BTP qui vient d’être inauguré à Gravelines, aussi bien pour renouveler les compagnons dans les entreprises que pour augmenter la part d’artisans du bâtiment.

Les trois partenaires n’ont toutefois pas fait montre d’un enthousiasme béat, appelant aussi à «la vigilance» suite à l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis et au dumping social et environnemental chinois et exhortant à l’Union européenne à se montrer «forte», à ne pas sombrer dans «l’attentisme» et «à défendre son industrie», notamment la sidérurgie, confrontée à un marché mondial malmené. 

Dans son mot de conclusion, Patrice Vergriete a rappelé que le territoire avait été le premier en Europe à mettre en place le bus gratuit pour tous, en 2019, faisant grimper sa fréquentation de 130%. «Aujourd’hui, nous allons innover encore en termes de mobilité avec nos usines sans parking», a-t-il annoncé. «Sans parking parce qu’il est indispensable de réduire notre dépendance à la voiture, pour des raisons environnementales mais aussi parce que si l’ensemble des salariés des nouvelles usines prend sa voiture pour se déplacer, c’est la congestion immédiate de nos routes». Des lignes de bus spéciales et directes pour se rendre sur les sites seront créées (l’une, «Rapid’ouest», reliant Dunkerque aux sites de Clarebout et Verkor à Bourbourg, est d’ores et déjà en fonctionnement). Pour les habitants des communes hors agglomération, des parking-relais en périphérie de villes seront implantés, d’où des navettes les conduiront jusqu’aux usines. Quels types de navettes ? Patrice Vergriete a juste révélé qu’il ne s’agirait ni de bus, ni de trains, ni de minibus, ni de vélos, mais de quelque chose de beaucoup plus révolutionnaire… «Les habitants pourront les découvrir, à l’essai, dans le courant de l'été», a-t-il conclu.