Une caverne d’Ali Baba pour joueurs en tout genre

Steven Pruvot a su développer son stock : au fil des semaines et des mois, les étagères se sont remplies.
Steven Pruvot a su développer son stock : au fil des semaines et des mois, les étagères se sont remplies.
D.R.

Steven Pruvot a su développer son stock : au fil des semaines et des mois, les étagères se sont remplies.

Rome ne s’est pas faite en un jour. Mais la Caverne du jeu s’est faite en six mois de temps. Passé par un prêt bancaire, Steven Pruvot peut se targuer d’être allé vite en besogne. Ayant perdu son travail d’assistant commercial chez Manpower après avoir fait des études en relations humaines, l’entrepreneur a su rebondir très vite et se créer ses propres opportunités. Passionné par le jeu, il semblait naturel au jeune homme d’ouvrir son propre magasin. La question géographique ne s’est presque pas posée : “À Calais, on n’avait pas de magasin de jeux à proprement parler, à Dunkerque et à Boulogne-sur-Mer non plus. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de m’installer ici, à Calais. On est au carrefour de ces deux grandes villes. Pour un passionné, se déplacer de 30 km pour venir ici, c’est faisable.” Car le secteur du jeu de société est avant tout un secteur de mordus, prêts à faire quelques sacrifices pour pouvoir s’adonner à leur passion. “Des jeux comme Zombicide – un jeu de plateau coopératif où les joueurs incarnent des survivants contre une horde de zombies, ndlr –, par exemple, qui est très apprécié par les joueurs, peut coûter jusqu’à 100€. Un prix qui peut paraître énorme, mais ça n’arrête pas les joueurs.”

Un impressionnant éventail de produits. Toutefois, pour satisfaire l’appétit de ces fans de jeux, il faut un grand catalogue. Ainsi, Steven Pruvot a investi au fur et à mesure pour élargir son panel de produits disponibles. Des jeux de société, donc, du simple jeu d’ambiance au jeu de gestion pour joueurs confirmés, en passant par des jeux de cartes, mais aussi des figurines, des classeurs et boîtes de rangement pour cartes à collectionner, des comic books et mangas. La pop culture, dans toute sa diversité, est représentée dans cette véritable caverne d’Ali Baba. Établi en mai dernier, le magasin dispose de plus d’une centaine de références “si l’on ne compte que les jeux de société. Après, il faut compter les cartes Pokémon, les figurines… Je ne sais même pas combien j’ai de produits, je n’ai pas fait le compte de toutes les références”. Toujours est-il qu’il semble important aux yeux de l’entrepreneur d’en avoir le plus possible. S’il “ne ressent pas forcément la concurrence d’Internet”, c’est avant tout grâce à cet éventail de choix… et à ses services.

Au service du joueur. Car les services proposés par la Caverne du jeu sont nombreux. Du simple distributeur de boissons pour que chacun puisse se désaltérer pendant une partie à des tables de jeu avec les différentes références proposées à l’essai en démonstration, en passant par la vente de cartes à l’unité dans le cas des cartes à collectionner – qui “ne sont pas rentables, à 10 centimes la carte. Je propose ça en tant que service supplémentaire à ceux qui viennent. Cela me permet d’augmenter le nombre de visiteurs plus que d’augmenter mon chiffre d’affaires”. En revanche, ceux qui viennent pour des cartes à l’unité peuvent se laisser tenter par d’autres produits proposés. Ceux qui peuvent tester des jeux seront sûrement de futurs acheteurs.

Un public conquis. La formule est en train de faire ses preuves. Le magasin est fermé entre midi et 2h. “Quand je reviens de ma pause déjeuner, je peux avoir jusqu’à une quinzaine de personnes qui attendent devant le magasin. C’est impressionnant.” Si le phénomène n’arrive pas tous les jours, le magasin est tout de même très fréquenté. “Il peut y avoir des journées à vide, confie le gérant. Mais il y a de très bons jours, comme aujourd’hui, où il y a beaucoup de clients.” Espérons que cela continue et que la caverne d’Ali Baba se transforme en poule aux œufs d’or.