Economie

Timide reprise de la consommation des Français, en 2024, selon l’Observatoire BPCE

Les résultats de la 4e édition du Baromètre Digital & Payments de l’Observatoire BPCE font état d’une petite reprise de la consommation l’an passé, tirée par l’e-commerce...et les achats des seniors.

© Adobe Stock.
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Basé sur l’analyse des données de paiement « totalement anonymisées » de 20 millions de cartes bancaires du groupe BPCE (Banque populaire, Caisse d’Epargne, Crédit coopératif, Casden,…), « soit une carte bancaire sur cinq, en France », le baromètre Digital & Payments de l’Observatoire BPCE dresse « une cartographie de ce que les Français achètent, secteur par secteur », a expliqué Myriam Dassa, directrice de ce baromètre, lors de la présentation des résultats de l’édition 2024 à la presse, le 21 janvier dernier. Il en ressort que l’an passé, la consommation des Français s’est redressée « timidement », malgré le contexte inflationniste et son impact sur les prix et le pouvoir d’achat.

L’évolution du montant des dépenses payées par carte (+3,3% en 2024, par rapport à 2023) reflète cette tendance à la hausse de la consommation. Celle-ci est tirée par l’e-commerce, qui a enregistré une augmentation de 7,4%, contre +1,7% pour les dépenses en magasins. Autre constat : cette reprise de la consommation n’est pas homogène, selon les classes d’âge. En effet, ce sont les seniors (plus de 55 ans) qui y ont le plus contribué l’an passé (+6% par rapport à 2023).

Alimentaire, aménagement et décoration : plus de dépenses dans les magasins discount

Autre enseignement tiré de l’analyse de l’Observatoire BPCE : la hausse des dépenses dans les enseignes discount pour l’alimentaire (qui représente environ 25% des dépenses par carte bancaire et qui est particulièrement sensible aux prix) et pour l’aménagement et la décoration. On constate également une augmentation des achats en produits électroniques et électroménagers reconditionnés en 2024 – une tendance qui peut répondre à des préoccupations écologiques, ou à la volonté de faire des économies. Le montant des dépenses réglées par carte bancaire l’an passé a par ailleurs augmenté de 3% dans les restaurants, 5% dans la restauration rapide et 1% dans les bars, alors qu’elles ont diminué de 13% sur les sites de rencontre.

En ligne, sans contact, par mobile… les modes de paiement évoluent

Selon les résultats du baromètre, les achats effectués en ligne (e-commerce) ont représenté 25% des paiements par carte bancaire, l’an passé. Quant aux paiements par carte effectués en magasins, les deux tiers ont été réalisés en utilisant la fonction « sans contact ». Enfin, un achat par carte sur six est désormais réglé via un mode de paiement par téléphone mobile.

À noter : certaines habitudes prises pendant le confinement perdurent en ce qui concerne les jeux vidéo et la consommation de musique ou de vidéo en streaming. En 2024, les dépenses liées aux jeux vidéo ont ainsi augmenté de 12% par rapport à 2023, tirées à la hausse par les 35-44 ans (+19%). Les dépenses pour le streaming musical (+15%) et le streaming vidéo (+9%) ont pour leur part été portées par les plus de 55 ans.

Tourisme et bien-être ont le vent en poupe

L’inflation et le contexte économique et géopolitique difficile n’ont pas réussi à freiner les dépenses touristiques des Français, en 2024. Les achats réalisés par carte dans le secteur du tourisme (agences de voyage, hôtels, compagnies aériennes…) ont ainsi enregistré une hausse de 7% et le nombre de cartes bancaires BPCE ayant réalisé une transaction à l’étranger a augmenté de 4% l’an dernier par rapport à 2023. Et on observe la même tendance pour les dépenses de bien-être et de développement personnel effectuées par carte bancaire en 2024 : +13% pour les formations, +9% pour la beauté et la cosmétique et +3% pour les enseignes spécialisées dans l’alimentation biologique (+8%, chez les plus de 55 ans).

Fast fashion et seconde main séduisent

En ce qui concerne les dépenses d’habillement, 18% des paiements par carte pour du prêt-à-porter ont été effectués en ligne, dont 20% pour des articles de « fast fashion », laquelle ne séduit pas que les jeunes, mais aussi les plus âgés. Les achats de vêtements de seconde main réglés par carte ont, pour leur part, augmenté de 17% l’an passé (+38% chez les plus de 65 ans) et ceux en « ventes privées » de 18% (avec un panier moyen de 85 euros).


Pas de trêve pour la solidarité et la générosité des Français

La solidarité et la générosité des Français ne semblent pas avoir fléchi en 2024. Les résultats du baromètre Digital & Payments de l’Observatoire BPCE font état d’une hausse de 10% du nombre de personnes ayant effectué un don par carte bancaire (parmi les détenteurs de cartes du groupe BPCE) et d’une augmentation de 17% des montants ainsi dépensés (+29% pour les plus de 65 ans), avec un don moyen de 32 euros.