Entretien avec Luc Foutry, président de la Communauté de communes Pévèle Carembault

Sur l'ancien site AGFA, un parc d'activités «exemplaire» prêt à voir le jour

La Communauté de communes Pévèle Carembault a installé en juin son siège dans le bâtiment principal de l'usine AGFA, qui a fermé ses portes en 2020. D'ici 2027, ce sont 17 hectares qui seront aménagés à destination des entreprises, des associations et des habitants. 

Marc Foutry, président de la Communauté de Communes Pévèle Carembault. © Lena Heleta
Marc Foutry, président de la Communauté de Communes Pévèle Carembault. © Lena Heleta

À quelques pas de Terrabùndo, le premier bâtiment public du territoire dédié à l’économie circulaire, c'est un parc d'activités hybride qui va voir le jour à l'horizon 2027 à Pont-à-Marcq. Un immense espace de 17 hectares pensé «avant tout pour les entreprises», mais qui proposera «différentes ambiances», se réjouit Luc Foutry, président de la Communauté de communes Pévèle Carembault. À savoir : un lieu de vie pour les habitants avec une promenade, un théâtre, un food-court, du sport, une crèche, l'accueil d'associations d'aide, etc. (voir encadré). 

L'heureuse élue pour accueillir ce projet d'envergure : la friche de l'usine au style Art déco AGFA, qui a fermé ses portes en 2020. Un lieu qui fait sens, pour Luc Foutry. «Quand AGFA s'en est allé en 2020, le petit plus était que sa présence depuis 1935 a marqué beaucoup de générations, et beaucoup d'habitants encore maintenant. Il y a une dimension symbolique», explique-t-ilAu plus fort de son activité, dans les années 1980, l'entreprise employait environ mille personnes. 

Nouveau siège de l'intercommunalité

Si les travaux du parc d'activités commenceront en septembre prochain – avec la démolition de 40% du bâti, vétuste –, les 130 agents de la Communauté de communes ont déjà pris leurs quartiers en juin dernier dans le bâtiment principal de l'usine, pour un montant de travaux s'élevant à 4,5 millions d'euros. Un centre administratif paré de panneaux photovoltaïques, d'un système de gestion optimisée de l'eau, et qui s'attèle à réemployer le millier de meubles de l'époque AGFA dans le cadre du programme européen «Circular Economy Offices» (CEO), avec des projets pilotes dans 7 villes à l'international, qui recevront le mobilier revisité pour le tester. «On se devait d'être exemplaires. La présence de notre siège ici est, elle aussi, symbolique à plus d'un titre. Cela fait 10 ans que l'intercommunalité a été créée, mais elle se trouvait auparavant dispatchée, notamment entre Pont-à-Marcq et Templeuve. Désormais, tout est regroupé ici», s'enthousiasme celui qui est également conseiller régional. 

Le nouveau siège de la Communauté de communes. © Lena Heleta

«Connaître le lien des prospects au territoire» 

L'ameublement et l'agencement, seront, dans la lignée du projet CEO, en bonne place dans l'espace dit productif du nouveau quartier, puisque 31 000 m2 leur seront consacrés, les entreprises alentours étant nombreuses dans ce secteur d'activités. Un quinzaine de sociétés sont actuellement pressenties, à la suite d'un Appel à manifestation d'intérêt (AMI) en 2022, pour intégrer le nouveau quartier, dont le coût prévisionnel des travaux est estimé à 119 millions d'euros. Le cahier des charges est strict. «Depuis le départ, le quartier a été pensé pour les entreprises. Mais l'idée, c'est de connaître le lien des prospects au territoire et la valeur qu'ils accordent à leur impact environnemental. Nous avons les moyens d'être un peu exigeants», estime Luc Foutry. Parmi les entreprises en approche, devraient s'installer la société de stores Madéco ou encore la Brasserie du pavé, actuellement basée à Ennevelin, qui souhaite développer la production de sa célèbre bière1 artisanale PVL. Une cantine centrale destinée aux 38 communes du territoire, avec un approvisionnement en produits locaux, une zone de pâturage et maraîchage étant d'ailleurs prévue autour du site. 

L'ancienne usine AGFA, un site Art Déco. © Lena Heleta

800 emplois 

L'intercommunalité vise 800 emplois pour son nouveau centre névralgique. C'est l'une des grandes raisons qui l'a d'ailleurs décidée à reprendre, pour un prix de revient de 500 000 euros, le site si emblématique. «Nous n'avions pas de repreneurs sérieux à mon sens, puisque le seul partenaire intéressé était quelqu'un qui, sur 17 hectares, proposait de créer 60 emplois. Il n'y avait pas de possibilité pour nous d'assurer un développement économique pertinent pour notre projet de territoire». L'autre motif est cet attachement à l'impact environnemental des entreprises qui y séjourneront. «Nous sommes un territoire en transition environnementale, c'était l'occasion d'agir en ce sens», pointe l'élu. Sans oublier la notion de solidarité et de perpétuation du savoir-faire artisanal. «Nous sommes sur une zone où l'on va créer de la richesse. Un endroit où nous allons pouvoir assurer la transmission et le partage. Par exemple, 3 000 m2 seront mis à disposition d'associations d'aide. Nous travaillons notamment avec l'association L'outil en main, créée par les Compagnons du devoir. C'est la transmission d'un certain savoir-faire et de métiers manuels. Pour nous, cela est très important», conclut Luc Foutry.

Le futur site en vue 3D. © Saison Menu et associés
1. L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.

Le nouveau quartier en quelques chiffres

31 000 m2 : production ameublement

17 000 m2 : production alimentaire (cantine centrale pour les communes d'agglomération)

13 500 m2 : lieux de vie (promenade, food court, sport, crèche, etc.)

3 300 m2 : tertiaire

3 300 m2 : technique

3 000 m2 : associations et solidarité

1700 m2 : «Potentiel»