Entreprises
Quand la pénurie d’essence impacte les services à la personne...
La pénurie de carburant dans nombreuses stations-service cause de grandes difficultés à pléthore de métiers. Les services à la personne sont directement concernés. Le secteur qui travaille sur la valorisation de ses métiers et de ses parcours est également face à un manque de postulants. Pourtant, il reste un vecteur de lien social, particulièrement vers les seniors. Témoignage d’Audrey Steitz, franchisée du réseau national Coviva et gérante de l’agence de Jarny, à deux pas de la Moselle.
«Aide à domicile, livraison de repas, aide au ménage et au repassage, accompagnement véhiculé dans des rendez-vous médicaux, téléassistance...». Audrey Steitz, franchisée du réseau Coviva et gérante de l’agence de Jarny, décrit cette réalité : «Nos métiers dépendent principalement de l’essence pour se rendre au domicile des bénéficiaires. Quand on sait que la majorité de nos intervenants se déplacent en ruralité avec leur véhicule personnel, vous aurez compris le problème.» Les collègues d’Audrey Steitz font le même constat. À Sarreguemines, Metz, Saint-Avold, Nancy, Épinal, la problématique est la même. «Nos intervenants ont tout simplement un grand stress à l’idée de rouler sur la jauge et de pouvoir tomber en panne en rase campagne. Ce n’est pas l’idéal pour remplir leurs missions qui sont essentielles auprès des seniors souvent isolés», poursuit-elle.
Des besoins énormes... et une pénurie de personnel
Les instances nationales des services à la personne ont déposé une demande officielle pour que ses personnels accèdent en priorité, comme d’autres professions, à la délivrance de carburant. Pour l’heure, la réponse est en attente. Trois chiffres pour mesurer l’impact de la situation actuelle sur une agence comme celle de Jarny. 40 km : le périmètre d’intervention autour de l’agence. 45 : son nombre de collaborateurs. 120 à 150 : son nombre de bénéficiaires sur une année. Pas de doute : la pénurie de carburant fragilise le lien social généré, avec des retards de tournée. Pour pallier la difficulté, la prévention est de mise : «Nous nous adaptons. Nous indiquons à nos intervenants où il y a de l’essence», indique Audrey Steitz. Clairement, le secteur des services à domicile n’avait pas besoin de cela, lui qui peine temps à recruter, et qui a dû s’adapter à l’obligation vaccinale. En France, 50 000 postes sont à pourvoir immédiatement dans ces métiers. C’est l’un des grands paradoxes - pas le seul - de notre marché du travail. Ici, particulièrement. Alors que le nombre de seniors suit une courbe exponentielle, que le maintien à domicile est une priorité pour eux et leurs familles, que les besoins en recrutement vont aller crescendo dans les années à venir, cette carence en personnel perdure. Au grand dam des acteurs d’une branche pourtant dynamique.
L'humain d'abord
«Cela vient d’une mauvaise image qui date de longtemps. D’un problème de formation aussi à la base», observe Audrey Steitz. Localement, à l’exemple de ses collègues sur les territoires, elle noue des partenariats, travaille en collaboration avec les entités d’insertion et socio-économiques, pour recruter à la source. «Pour ma part, je favorise l’embauche en CDI, le volume horaires dépend des besoins sur le terrain, des aspirations des personnes. Tout est flexible, modulable. Elles peuvent être des salariés désirant compléter un temps de travail, des retraités souhaitant continuer à travailler quelques heures. Il n’y a pas de profil idéal en fait. Il faut aimer les gens, aimer s’en occuper. Je le répète, ce sont des beaux métiers qui ont du sens, qui sont valorisants pour ceux qui les pratiquent.» Coviva est un réseau d’agences spécialisées dans les services à la personne pour seniors depuis 2004, reconnues par les instances départementales. Ses valeurs centrales : engagement, respect, proximité et entraide. Le réseau propose aux seniors, actifs ou dépendants, une offre complète de services de soutien destinés à leur faciliter le quotidien, mais aussi à créer du lien social. Par les temps présents, dans une société fracturée, où l’isolement de beaucoup est une réalité, on comprend vite que ces métiers vont au-delà de leur simple savoir-faire. Le savoir-être, la relation à l’autre sont au cœur de tout.
Pour aller plus loin :
https://www.coviva.fr/