Conjoncture
Malgré la crise, l’entrepreneuriat résiste
En dépit du contexte actuel, le nombre des entreprises créées a progressé de 4 % en 2020, par rapport à l’année 2019, selon les données de l’Insee, publiées mi-janvier. La crise a accentué la dynamique des entreprises individuelles, boostée par les livraisons à domicile.
La dynamique des créations d’entreprises ne semble pas s’enrayer, malgré la crise, ni l’envie d’entreprendre s’émousser. Un Français sur cinq envisage de créer son entreprise, en reprendre une ou de travailler à son propre compte (en recul de 8 points, toutefois), selon le baromètre annuel OpinionWay pour le salon Go entrepreneurs, qui doit se tenir en juin prochain, publié le 14 janvier. Et avec quelque 850 000 entreprises créées, soit presque 33 000 de plus qu’en 2019 (données brutes), l’entreprenariat français établit un nouveau record, en hausse de 4 %. Cette dynamique est portée par les entreprises individuelles dont les créations progressent de 5,6 % (+ 630 000), quand celles de sociétés reculent légèrement, de 0,2 %.
La livraison à domicile comme booster
Le dernier trimestre de 2020 a été particulièrement porteur, selon l’Institut de statistique : le nombre cumulé d’entreprises créées a fortement augmenté (+16,3 %, en données brutes) par rapport à la même période de l’année 2019. Le secteur qui contribue le plus à cet essor est celui des «transports et entreposage» (+ 6,1 points), détaille l’Insee. Entre octobre et décembre 2020, il a enregistré 13 100 entreprises nouvelles par rapport à la même période de 2019. Dans ce même secteur, ce sont les «autres activités de poste et de courrier» qui ont boosté les créations d’entreprises au cours des trois derniers mois de 2020 (soit + 13 600 par rapport à 2019), explique l’Insee. La tendance, déjà observée ces dernières années, qui s’est accélérée avec les restrictions liées à la pandémie, est portée par la progression des services de livraison à domicile, de la FoodTech, notamment. «À elle seule, cette activité de livraison à domicile représente, désormais, près d’une inscription au RCS sur dix sur l’ensemble de l’année (9 % en 2020, contre 6,5 % en 2019)», selon le bilan national 2020 des entreprises du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce, réalisé en partenariat avec l’Institut Xerfi.
Baisse en décembre 2020
Toutefois, le deuxième confinement a ralenti le mouvement. Selon l’Insee, les créations, tous types d’entreprises confondus, ont régressé de 4,2 % en décembre 2020 (- 3 542, en données corrigées des variations saisonnières, après + 0,5 % au mois de novembre 2020). Sur ce mois, les créations d’entreprises sont en net repli dans le secteur des transports et entreposage (- 10,7 %) ainsi que dans la construction (- 10,2 %). Elles ont progressé dans le secteur l’industriel (+ 13 %), tirée par l’industrie manufacturière.
Jihane MANDLI et B.L
Le Top 3 des régions, selon les greffiers des tribunaux de commerce
En termes d’immatriculations, trois régions se distinguent par leur dynamisme entrepreneurial, au-dessus de la moyenne nationale (+ 2,1 %, par rapport à 2019), selon le bilan national 2020 des entreprises du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce, réalisé en partenariat avec l’Institut Xerfi : l’Île-de-France (+ 7,5 % par rapport à 2019), les Hauts-de-France (+ 4,1 %) et, dans une moindre mesure, les Pays de la Loire (+ 2,3 %). La tendance favorable s’explique par l’essor des livraisons à domicile dans les deux premières régions (près de + 70 % en Île-de-France, contre + 38 % au niveau national), alors que c’est le e-commerce qui dope les créations d’entreprises en Pays de la Loire. À l’inverse, six régions enregistrent un repli des immatriculations : la Provence-Alpes-Côte d’Azur (- 0,7 %), l’Auvergne Rhône-Alpes (- 0,8 %), la Bretagne (- 1,1 %), l’Occitanie (- 1,2 %), le Grand Est (- 2,9 %) et, nettement plus marqué, la Corse (- 12,8 %).