Les difficultés de recrutement persistent pour les chefs d’entreprise

Le 16 juin dernier, à l’École de la deuxième chance, avenue du XXe corps à Nancy, Radoine Mebarki, président fondateur de l’association Tous Tes Possibles, a animé une réunion autour de l’emploi et de l’insertion professionnelle. Des accompagnements sont mis en place pour toutes les personnes désirant (re)lancer leur carrière professionnelle. En une matinée, 300 emplois étaient proposés et une centaine à avoir trouvé preneur.

Dans n’importe quel domaine d’activité, les difficultés de recrutement sont les mêmes, c’est ce qui est ressorti d’une récente matinée d’information à Nancy organisée par l’association Tous Tes Possibles.
Dans n’importe quel domaine d’activité, les difficultés de recrutement sont les mêmes, c’est ce qui est ressorti d’une récente matinée d’information à Nancy organisée par l’association Tous Tes Possibles.

«Je suis ravi de vous avoir réuni ce matin et très touché de vous voir aussi nombreux !» Radoine Mebarki, président fondateur de Tous Tes Possibles et chef d’entreprise, a animé une conférence sur l’emploi, le 16 juin dernier à l’École de la deuxième chance, avenue du XXe corps à Nancy. Objectifs affichés : faciliter la connexion entre employeurs et demandeurs d’emploi et mettre en lumière les services de Pôle emploi. «Le but est de devenir le lien, le pont ou encore le connecteur logique entre ces deux entités», explique celui qui est également l’ambassadeur des clubs d’entreprises «La France, une chance» pour la région. En présence de représentants d’associations et de directeurs d’entreprises locales, le recrutement était au cœur des débats. Malgré une période de plein emploi, les dirigeants étaient tous d’accord pour dire qu’il venait difficile d’embaucher quelqu’un de motiver. «Même lorsque l’on recrute, les gens ne viennent pas et cela m’énerve», explique un chef d’entreprise. Si les postulants ont les compétences requises pour rejoindre une équipe, la motivation n’est pas forcément présente. À ce jour, arriver à l’heure, voire en avance, tous les jours, devient plus important. Le «vouloir-faire» et le «savoir-être» priment sur le «savoir-faire». «Maintenant on cherche celui qui a envie et non celui qui sait. On veut des gens motivés», exprime Johan Laperche, directeur général des Transports Quil. «Le volontarisme est bien plus important», ajoute Jean-François Rambour, chef d’entreprise dans le secteur du Bâtiment. Aujourd’hui, même si le chômage touche 7,9 % des Français, soit plus de 5,3 millions de personnes, le plus dur reste encore de trouver la bonne personne. Lors de cette matinée de l’emploi, 300 postes ont été proposés et une centaine ont trouvé preneur.


Des immersions comme solution

Pour répondre aux difficultés de recrutement, Radoine Mebarki tenait à rassembler ces chefs d’entreprise. Si les offres d’emploi sont légion, les postulants ne le sont pas. Plusieurs raisons répondent à cette problématique. Soit les personnes se contentent du chômage ainsi que des aides attribuées et qu’un travail à temps plein ne leur rapporterait pas plus, soit la population craint de ne pas être intéressée au secteur d’activité de certaines entreprises. Pour remédier à cela, plusieurs solutions ont été mises en place. Avec l’aide de Pôle emploi, l’association Tous Tes Possibles propose des périodes de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP). Pour cela, la personne étant prête à se (ré)concilier avec le monde du travail et de l’entreprise peut se rendre sur le site https://immersion-facile.beta.gouv.fr/ et avoir un contact avec un conseiller Pôle emploi. Des périodes d’immersion d’une durée de quinze jours renouvelables deux fois sont proposées. Trois publics sont ciblés. Les jeunes dans le cadre du service de l’enfance et de la jeunesse (SEJ), les demandeurs d’emploi de longue durée avec le dispositif DELD et les publics exilés, réfugiés ou primo-arrivants avec le dispositif mis en place par Virginie Remy, chef de projet migrants chez Tous Tes Possibles. Elle s’occupe d’accueillir les populations contraintes à fuir leur pays comme les Afghans, les Syriens ou encore plus récemment les Ukrainiens.

Max RAGAZZI

Importance du tutorat en entreprise

Pour les chefs d’entreprise, être candidat pour des immersions est une bonne occasion pour faire découvrir son domaine d’activité et susciter des vocations. Cependant, il peut être parfois difficile de s’organiser au sein de la société pour accueillir un demandeur d’emploi. «Il faut désigner un tuteur pour s’occuper de ces venues», conseille Radoine Mebarki. Mais être tuteur n’est pas forcément le corps de métier de certains. Pour cela des formations, comme l’AFPA, existent.