Le TGV Paris-Milan fait son retour avec des rames quasiment pleines

Le TGV entre Paris et Milan a repris du service avec des rames quasiment pleines et des voyageurs ravis de pouvoir privilégier le train à l'avion alors que les liaisons ferroviaires...

Des voyageurs sur un quai à la gare de Modane alors que le TGV Paris-Milan a repris du service, le 31 mars 2025 en Savoie  © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK
Des voyageurs sur un quai à la gare de Modane alors que le TGV Paris-Milan a repris du service, le 31 mars 2025 en Savoie  © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

Le TGV entre Paris et Milan a repris du service avec des rames quasiment pleines et des voyageurs ravis de pouvoir privilégier le train à l'avion alors que les liaisons ferroviaires internationales connaissent un succès croissant en Europe.

"Très contente du retour de ce Paris-Milan qui me permet de ne pas prendre l'avion et de passer la journée dans le train", s'est réjouie sur le quai Pia Decroix, étudiante française à Milan, habituée à revenir tous les deux mois à Paris mais qui depuis un an et demi s'était tournée vers le car et l'avion.

Les voyages en car "sont assez longs, il y a beaucoup d'arrêt, je le prenais souvent de nuit et j'avais peur pour ma valise parce que je ne pouvais pas descendre vérifier", a-t-elle détaillé. 

Quant à l'avion, "là j'en ai à peu près pour le même prix (en train) que si je prenais un bagage en soute", explique la jeune femme, juste avant de monter dans sa voiture.

Emilie Mauduit prend elle cette liaison pour la première fois. "On essaie de limiter le plus possible la prise de l'avion donc c'est super que ça rouvre", salue cette ingénieure-chercheuse à l'observatoire de Paris qui se rend à Milan pour le travail. 

"Au final prendre l'avion, le temps d'arriver en avance, on ne gagne pas forcément de temps et là, pour la réouverture, les prix étaient très raisonnables", explique la jeune femme qui dit avoir acheté son billet pour environ 70 euros.

Succès des trajets internationaux

Pendant 19 mois, la liaison ferroviaire entre Paris et Milan a du être interrompue en raison d'un éboulement en vallée de Maurienne, dans les Alpes françaises, survenu fin août 2023.

Cet éboulement, le pire ayant touché le réseau ferroviaire français depuis 1978 d'après le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot, est survenu dans une zone géologique notoirement fragile et a nécessité des travaux longs et complexes.

Le retour du Paris-Milan en un peu de plus de sept heures de voyage avec cinq allers-retours quotidiens proposés par SNCF Voyageurs et Trenitalia vient démontrer l'appétence des voyageurs pour les trajets internationaux en Europe.

En décembre, SNCF Voyageurs et la Deutsche Bahn ont lancé la première liaison à grande vitesse entre Paris et Berlin en huit heures.

Sur le Paris-Milan, SNCF Voyageurs a enregistré "déjà 110.000 réservations entre ce jour et la fin août: c'est +8% par rapport à 2023", a indiqué le PDG de la compagnie Christophe Fanichet. Les trains pour les prochaines semaines affichent un taux d'occupation de plus de 70%, a-t-il complété.

"La barrière du temps n’est pas ou n’est plus une limite pour beaucoup de nos clients, qui préfèrent prendre le temps d’un long trajet en train", a avancé le patron de la compagnie française.

Marché italien

D'après lui, l'enjeu écologique pousse vers le train de plus en plus de voyageurs, sensibles également au "confort" qu'offre ce moyen de transport.

Le trafic international représente 22% du trafic total de SNCF Voyageurs et "nous voulons atteindre 30% d'ici 2030", a indiqué M. Fanichet.

Sa compagnie représente "40% de la grande vitesse en Europe", a-t-il également souligné. Elle prévoit aussi d'ouvrir des liaisons 100% italiennes pour venir concurrencer Trenitalia et Italo sur leur marché historique, une ambition contrariée par la difficulté à obtenir des créneau d'autorisation de circulation convenables, a précisé M. Fanichet.

L'autorité de la concurrence italienne a d'ailleurs ouvert une enquête contre Ferrovie dello Stato (FS) pour abus de position dominante. SNCF Voyageurs a d'ores et déjà décalé son objectif d'entrée sur le marché italien à début 2027, contre 2026 auparavant, a annoncé Christophe Fanichet.

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