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La France accueille le Sommet pour l’action sur l’IA
Le second sommet international consacré à l’intelligence artificielle va se tenir à Paris les 10 et 11 février prochains. De nombreux autres événements sont prévus pour tous les publics, à Paris et ailleurs.
« La technologie n’a jamais été aussi politique et c’est pourquoi ce sommet tombe à un moment important. La technologie n’a jamais autant fait parler d’elle à l’international, mais aussi au quotidien, dans la vie des Français et des Françaises. Et le Sommet pour l’action pour l’intelligence artificielle sera une manière de répondre à tous ces enjeux », a déclaré la ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz, lors de la présentation à la presse de cet évènement organisé en France pendant une semaine, à partir de ce 6 février.
Un écosystème « puissant »
Pourquoi la France a-t-elle voulu organiser ce sommet international ? « Nous avons un écosystème puissant sur l’intelligence artificielle, qui est le fruit d’une politique impulsée depuis 2018, a répondu la ministre, et qui fait qu’aujourd’hui on a plus de 750 start-up spécialisées dans l’IA et reconnues dans le monde entier ». « Cet écosystème a créé plus de 35 000 emplois et il est attractif dans tous les domaines dans lesquels l’intelligence artificielle peut apporter des progrès. Ces 751 start-ups ont levé plus de 13 milliards d’euros et peuvent s’appuyer sur plus de 80 laboratoires de recherche en intelligence artificielle en France – dont l’INRIA, qui compte plus de 2 000 chercheurs en IA. Cet écosystème puissant est notre force dans l’organisation de ce sommet. »
Des objectifs d’ordre sociétal, économique et politique
La ministre a ensuite présenté les différents objectifs du sommet sur l’IA. D’ordre sociétal et culturel, le premier vise à répondre aux préoccupations des personnes que cette technologie inquiète en montrant, concrètement, ce que l’IA peut apporter dans différents domaines, tels que la santé, l’éducation ou la construction, par exemple. « Cette technologie rebat les cartes en matière numérique, elle transforme et va continuer de transformer nos vies. »
Le deuxième objectif est d’ordre économique. « Il nous faut renforcer encore plus que jamais notre attractivité. ». Ce sommet sera ainsi l’occasion de dévoiler un certain nombre de stratégies, à l’échelle nationale et européenne, pour favoriser l’innovation, et en particulier les technologies d’intelligence artificielle. Le gouvernement français envisage ainsi d’accélérer sa politique en faveur de l’IA en la faisant entrer dans une nouvelle phase (qui vise notamment à la diffuser dans les services publics) et de lancer de nouveaux projets pour soutenir le secteur (notamment en matière d’infrastructures).
Enfin, le troisième objectif est de nature diplomatique. « La vision que nous portons en France et en Europe, et à laquelle nous allons rallier une centaine de pays, est que l’intelligence artificielle est au service de tous et de toutes, qu’elle ne doit pas être concentrée entre les mains de quelques acteurs qui portent leur propre vision, et que les progrès doivent bénéficier à tous, y compris les pays du Sud – c’est d’ailleurs pour cela que le sommet est coprésidé par l’Inde. »
Tout un panel d’évènements pour différents publics
Après la conférence scientifique internationale organisée par l’Institut Polytechnique de Paris sur son campus, les 6 et 7 février, et les rencontres culturelles destinées au grand public à la Bibliothèque Nationale de France, le 8 février, et à la Conciergerie, le 9 février, le sommet diplomatique se déroulera les 10 et 11 février, dans l’enceinte du Grand Palais à Paris.
À cette occasion, les entreprises du secteur vont pouvoir côtoyer des chercheurs et des décideurs venus du monde entier pour voir ce qui se fait en France dans le domaine de l’IA. Enfin, une centaine d’évènements se tiendront en parallèle le 11 février à Paris et ailleurs. « Il y a des entreprises à la pointe de l’IA dans toutes les régions. Elles sont invitées au Sommet et elles sont aussi invitées à organiser des évènements sur leur territoire. » Une rencontre réunira d’ailleurs au Sénat des parlementaires et des personnes engagées sur ces questions dans les collectivités territoriales. « Certaines collectivités sont déjà très avancées sur ce terrain et ont beaucoup à partager avec les autres. »
Un contexte politique assez tendu
« La question d’une gouvernance mondiale de l’IA est plus que jamais d’actualité », a enfin déclaré la ministre. Dans un contexte néanmoins difficile. Les dernières annonces des chefs de gouvernement américain et chinois en matière d’investissements dans cette technologie montrent que « la course pour l’IA est un défi » et « ce sommet doit démontrer que nos entreprises sont dans la course et que nous allons continuer à les accompagner », pour développer « des technologies alignées avec nos valeurs ».
Le lancement d’une Fondation pour les communs numériques et l’IA doit ainsi être annoncé lors du sommet, afin de soutenir les modèles en open source, via la mise à disposition de données et d’outils ouverts. La France espère réussir à réunir les fonds nécessaires pour financer cette initiative d’intérêt général. Le sommet doit aussi se conclure par une déclaration commune sur la sobriété énergétique de cette technologie très énergivore. « Nous avons beaucoup de progrès à faire sur ce terrain. Et la mise à disposition de plus petits modèles en open source fait partie de la réponse, et cela peut être un avantage concurrentiel. »