Jérôme Pont, ambassadeur du commerce calaisien
Gérant des sociétés LB distribution et Les Vins du Littoral, dans le Calaisis, Jérôme Pont a fait partie de la délégation de commerçants qui a accompagné la maire de Calais, Natacha Bouchart, dans le Kent. Selon lui, l’impact de cette démarche est positif et s’inscrit sur le long terme. Des cartes ont été échangées, des prochaines rencontres ont été évoquées à Calais et Londres. L’objectif étant d’inciter nos voisins britanniques à franchir le Channel sans hésitation pour venir découvrir à Calais une offre commerciale importante et diversifiée ainsi qu’un patrimoine commun, à l’image de la dentelle.
La baguette de pain à 0,79 pounds à Calais au lieu de 3 pounds en GrandeBretagne, le diesel à 0,91 £ le litre au lieu de 1,13 £ chez nos voisins britanniques, etc. Les exemples ne manquent pas dans le supplément que la Ville de Calais a distribué aux personnalités du Kent, balayant les produits de grande consommation jusqu’aux éléments de bricolage dont les Anglais sont friands. Les commerçants sont venus témoigner en marge du discours de Natacha Bouchart, confortant l’idée que la ville des Six Bourgeois est sûre et attractive. “Les moments durs ont pour vertu que toutes les forces vives d’un territoire se rencontrent et travaillent ensemble. C’est une forme de solidarité. souligne Jérôme Pont. Nous avons tous intérêt à ce que le Calaisis monte en puissance.” Lorsque le maire de Calais a présenté aux Anglais l’offre immobilière disponible,
suggérant l’idée d’une relocalisation de leurs activités dans le Calaisis, certains n’ont pas manqué de lui reprocher de venir vider le Kent de ses forces vives. Ce à quoi elle aurait rétorqué : “Ne vaut-il pas mieux localiser à quelques kilomètres de chez vous et y trouver des gains de compétitivité et de nouvelles parts de marché ?” Natacha Bouchart a émis le souhait d’être l’élue qui inaugurera le métro transmanche. Avant cela, des études et autres audits devront venir conforter l’idée que cette idée est viable. Jérôme Pont connaît bien la clientèle anglaise car elle représente son plus gros fonds de commerce. Un premier commerce a été ouvert en 1997 à Fréthun et en 2002 à Calais, dans le quartier Saint-Pierre. Sur une surface de 900 m², il propose 4 000 références de vins et spiritueux. “Nous avons toujours très bien travaillé avec les Anglais, jusqu’en 2008 lors de la crise des subprimes. Notre chiffre d’affaires a chuté de 60%. Heureusement que nous avons toujours entretenu une clientèle française”, modère le commerçant. Ce qui est intéressant avec les Anglais, c’est qu’ils n’ont aucune barrière culturelle par rapport au choix des étiquettes. Ce n’est pas un pays producteur de vin, ils sont donc ouverts à tous les goûts.” Dans le Kent, il a particulièrement apprécié le professionnalisme de la rencontre, tant du côté français que britannique. Il a beaucoup échangé avec Jo James, responsable des CCI du Kent ou encore un consultant, Georges Rusiecki. “Je pense que les Anglais ont compris qu’il y a une stratégie de bassin qui est mise en place et une vraie dynamique qui émerge dans le Calaisis”, conclut Jérôme Pont.