Figurart : la figurine comme passeur de savoir à Compiègne
De Paris à Chillicoth, en passant par Londres, l'atelier de figurines d'art basé à Compiègne a su, en 24 mois, conquérir musées et boutiques haut de gamme. Il sera présent au salon du Made in France, à Paris, du 09 au 12 novembre.
Il y en a qui aiment jouer aux petits soldats, d’autres qui en ont fait un art. À Compiègne, l'atelier Figurart s'est spécialisé dans la réalisation de figurine d'art. À sa tête, un couple : Benjamin Zerbib et Helen Bourch. Le premier a été apprenti à la Manufacture nationale de Sèvres. « Je suis passionné d'histoire depuis tout petit, sourit-il. Et j'ai toujours eu des figurines. » Après avoir travaillé sept années dans une galerie parisienne qui, vendaient notamment des figurines, il décide de franchir le pas et de se mettre à son compte.
« Comme à la galerie, on avait parfois du mal à répondre à certaines demandes, parce que les figurines n'existaient pas, nous avons décidé de créer nous-mêmes nos figurines. » « Nous », inclut donc sa femme, Helen Bourch. Diplômée de l'Université d'Art appliqué de Minsk, elle met au service des miniatures son talent et sa créativité. Un complément parfait à la rigueur historique de Benjamin. Et très vite, le couple se tourne vers les musées, devenus le principal débouché du petit atelier compiégnois, ouvert en 2021. « Nous nous sommes rendu compte qu'il y avait parfois beaucoup de lacunes sur ce qui était proposé dans les musées », résume Benjamin Zerbib.
Petite série et haut de gamme
Loin des (très) grandes séries chinoises, Figurart propose ainsi de la petite voire de la très petite série. Les artisans d'art travaillent l'étain et la résine acrylique, et fabriquent moules et figurines, soit entièrement à la main, soit en utilisant l'impression 3D. « On essaie de garder l'équilibre entre tradition et modernité », précise Benjamin, qui souligne aussi la qualité des produits utilisés. Nous faisons aussi de la restauration de pièces anciennes et de la reproduction d'objets d'art. » Et surtout, l'atelier gère le prototypage, et même les emballages... Le positionnement à Compiègne leur permet d'ailleurs des échanges plus simples dans cette phase de création. Ce qui n'empêche pas le couple d'exporter : « Nous avons principalement une clientèle parisienne, mais nous avons aussi quelques bons clients à Londres. »
Il faut dire qu'en Grande-Bretagne, l'art de la figurine a toute sa place, notamment dans les commerces surfant sur la notoriété de la famille royale. Figurart a d'ailleurs lancé une gamme sur cette thématique. Feue, la reine Elizabeth II est ainsi présente sur les étagères de l'atelier, avec ses célèbres corgis, vêtues de différentes de ses tenues, fidèlement reproduites. Charles III et Camilla sont aussi de la partie. « On touche plutôt des boutiques haut de gamme, qui réclament des choses spécifiques, que l'on ne va pas retrouver partout », résume encore Benjamin Zerbib. En France, Napoléon Ier et ses armées restent les chouchous des collectionneurs. L'actualité cinématographique avec le film de Ridley Scott, amplifie encore le phénomène.
Un jouet éducatif
Outre-Atlantique, Figurart se fait aussi une place. « Nous sommes en contact avec William Britain pour de la fabrication de prototypes pour développer ce marché du patrimoine et de l'histoire à travers la figurine, commente l'artisan. La figurine, c'est un jouet, mais qui peut représenter des choses très sérieuses. Elle a une vraie dimension éducative. Dans un musée, lorsqu'il y a des figurines, tout le monde comprend très vite ». Et comme le jeu et la passion aussi se transmettent par l'éducation, Figurart développe aussi un projet de cours pour enfants. Un moyen aussi de diversifier les sources de revenus.