Domaine du château de Vergisson : se labéliser agriculture biologique, un choix qui s’inscrit dans la tradition
Lié à la tradition et au respect des territoires, Pierre Desroches, vigneron à Vergisson, mise sur la qualité de ses produits et sur une relation directe avec les clients. C’est dans cet état d’esprit que s’inscrit son choix d’obtenir le label AB, Agriculture Biologique. Il nous en a dit plus au 29e Salon des Vignerons indépendants à Paris-Champerret, qui a eu lieu du 18 au 21 mars.
Dix hectares, c’est l’étendue du domaine au pied de la roche de Vergisson, en Saône-et-Loire, que Pierre Desroches exploite, aidé par sa femme Stéphanie, formant la sixième génération de vignerons. En 2012, il crée le domaine du Château de Vergisson et il commence à vinifier sa récolte dans les caves voûtées et superposées du château. Trois types de Chardonnay y sont produits, Pouilly-Fuissé, Saint-Véran et Mâcon-Solutré.
Un passage cohérent vers le bio
Déjà labélisé « Haute valeur environnementale », ces dernières années Pierre Desroches a aussi fait le choix de passer à une agriculture entièrement biologique. « Je l’ai fait pour le respect de nos terroirs : ils sont notre point de force, explique-t-il. Mais je l’ai fait aussi pour ma santé personnelle et celle de mes salariés et des riverains ». Le vigneron raconte, en fait, avoir perdu son père, qui était viticulteur, à cause d’un cancer sûrement accéléré par les pesticides qu’il a utilisés tout au long de ses années de travail.
Dans ce sens, le choix d’une reconversion vers l’agriculture biologique a été faite depuis longtemps. La démarche administrative a été lancée plus récemment pour acter formellement la conversion. Du coup, elle n’a pas vraiment eu d’impact économique, mais a demandé du temps, afin de suivre les procédures et d’augmenter encore la traçabilité.
Des résultats satisfaisants et quelques défis à venir
La semaine dernière dans le domaine du Château de Vergisson a eu lieu la dernière visite de contrôle. C’est officiel : la prochaine récolte sera labélisée AB. « Si on regarde derrière nous l’année qui vient de s’écouler, avec en plus toutes les difficultés liées à la pandémie, on s’en est finalement bien sortis », confie aujourd’hui le vigneron.
En effet, pendant les années de Covid, Pierre Desroches a su garder un lien très fort avec sa clientèle, qui a même augmenté, en arrivant aujourd’hui à 40 000 bouteilles vendues par an. Sans les restaurateurs et les salons, le producteur a beaucoup investi dans la vente directe aux particuliers et aux cavistes. « On a surtout changé notre mode de commercialisation, explique-t-il, et on s’est adapté en réduisant les frais de port ».
L’enjeux des années à venir : ne pas perdre la nouvelle clientèle. Il s’agit de fournir tout au long de l’année, alors même que le gel et la grêle, ont fortement impacté les vignes en 2021. « Nous avons eu une demi-récolte, et c’est déjà pas mal, mais si on perd une parcelle on ne peut pas la remplacer par une autre. Puis, on attend de voir comment ça va se passer avec le coût des matières, qui a déjà commencé à augmenter ».
Pour Aletheia Press, Chiara De Martino