Des portes rarement ouvertes au public

A l’occasion de la journée mondiale du lait, l’usine, proche de Cambrai, a accueilli les curieux. C’est la plus importante du groupe industriel.

Les installations de l’usine laitière Sodiaal/Candia à Awoingt, juste à côté de Cambrai.
Les installations de l’usine laitière Sodiaal/Candia à Awoingt, juste à côté de Cambrai.
D.R.

Les installations de l’usine laitière Sodiaal/Candia à Awoingt, juste à côté de Cambrai.

Selon le directeur du site, Jean-Marie Alaix, l’usine ouvre très rarement ses portes au public. Elle l’a fait début juin à l’occasion de la “Journée Mondiale du Lait” initiée par les Nations-Unies afin de défendre les intérêts économiques de la puissante filière. En France, les opérations de promotion ont été orchestrées par le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (le CNIEL, qui réunit des producteurs et transformateurs et fait la promotion du lait) et Syndilait (qui regroupe des entreprises qui “fabriquent” du lait).

Chaîne agro-alimentaire. La laiterie industrielle d’Awoingt appartient à la coopérative Sodiaal, propriétaire de Candia. Pour elle, c’est l’usine la plus importante en France. Le lait conventionnel provient de quelque 560 exploitations agricoles réparties sur sept départements. Il transite par la coopérative qui le collecte et le livre à l’usine.

Le lait n’est pas transformé en beurre ou en fromage mais conditionné (bouteilles en plastique et briques) et, si l’on peut dire, “fabriqué” ou “traité” selon le procédé de l’UHT (ultra haute température) qui augmente la durée de vie commerciale du liquide. L’usine assure aussi la standardisation des taux de matières grasses pour que le lait soit entier, demi-écrémé ou écrémé (la crème est réutilisée).

Le directeur du site précise que, par le jeu des laits aromatisés (frais, chocolat, banane, vanille…), l’usine applique 50 recettes différentes. Le nombre de litres traités par jour va, en gros, de 800 000 à 1 million, selon la saison.

Quatre types de lait. Du site d’Awoingt, sortent, explique-t-il, quatre sortes de laits : ceux relevant de la marque déposée “Grand lait” qui répondent à des cahiers des charges et à des normes sanitaires très sévères pour les agriculteurs à chacune des étapes, l’élevage, la traite et la collecte ; le lait “standard” (provenant de fermes soumises à des exigences moindres) ; le lait (présenté comme enrichi en “Omega 3” par le lin se trouvant dans l’alimentation des animaux)… Le quatrième, c’est du lait bio mais, il vient d’une autre région, les exploitations agricoles adhérentes à la coopérative n’ayant pas cette orientation. De l’usine, sort aussi du lait infantile en bouteille biberon. La laiterie industrielle travaille à 70% pour la marque Candia, le reste du lait partant sous la marque des distributeurs clients.

Vers la France et l’étranger. Le lait, ainsi traité et conditionné, est expédié par palettes vers les grandes et moyennes surfaces de France. Il part aussi (pour le lait standard et aromatisé) à l’exportation, en Europe (Belgique et Grande Bretagne) ou plus loin, vers l’Asie, dont la Chine, ou l’Afrique. Autre destinataire : le secteur de la restauration (de collectivités notamment).

Précisons que Candia a ouvert trois magasins en Chine où la consommation est en plein boom. Dix autres seraient en projet dans des villes chinoises. Le groupe a profité des scandales qui ont émaillé le lait local, scandales qui, ces dernières années, ont amené les consommateurs chinois à préférer les laits venus de l’étranger.

Présentation rapide. M. Alaix précise que l’histoire du site, le plus vieux du groupe, a commencé en 1949 avec une coopérative beurrière. La marque Candia date de 1971. L’UHT a été lancé en 1986 (Awoingt a représenté dit-on une première mondiale à l’époque). Les briques avec bec verseur ont démarré en 1992 et les formats 25 cl et 50 cl, en 1997.

L’usine fait travailler environ 300 personnes, fonctionne tous les jours de l’année (sauf le 1er mai), s’étale sur 20 hectares (dont cinq couverts) et compte maintenant, depuis deux ans, quatre lignes de fabrication (en 1 litre et 1 litre ½ ; crème (qui a démarré cette année) ; briques ; outres de 10 litres pour les collectivités.