Décarbonation de l'axe Seine : le projet Socrate avance

Ce 28 février à Gruchet-le-Valasse, l'association Socrate a signé une convention de financement avec l'Ademe. À la clé, 7,5 millions d'euros pour décarboner les activités industrielles sur l'axe Seine.

Le projet Socrate regroupe des secteurs variés, de la pétrochimie au raffinage en passant par les activités d'incinération. © Aletheia Press / B.Delabre
Le projet Socrate regroupe des secteurs variés, de la pétrochimie au raffinage en passant par les activités d'incinération. © Aletheia Press / B.Delabre

"Le collectif, cela fonctionne". Ce 28 février, Régis Saadi, président de Socrate (Synergie pour une organisation collective et raisonnée sur l’axe Seine de la transition énergétique) a réuni les membres de son association (Synerzip-LH, Incase – Industrie Caux Seine et Upside Boucles de Rouen) et ses partenaires à l'abbaye du Valasse. Il signe en effet une convention de financement avec l'Ademe d'un montant de 7,5 M€, obtenue dans le cadre de l’appel à projets national ZIBAC (Zone industrielle bas carbone).

Neutralité carbone à l'horizon 2050

L'objectif du projet Socrate est simple : entamer une concertation et une réflexion collective sur le territoire pour cibler des mesures aboutissant à une neutralité carbone en 2050. Un enjeu stratégique puisque "90% des émissions industrielles de CO2 de la Normandie sont issues de l'axe Seine", souligne Guillaume Lefrançois, directeur régional délégué de l'Ademe Normandie. Pour parvenir à ce résultat, du Havre à Rouen, les entreprises comme les collectivités se sont mobilisées. Une pluralité des acteurs qui a nécessité un travail juridique et fiscal approfondi. "Il a été nécessaire d'adapter le cahier des charges de l'appel à projet", note Guillaume Lefrançois.

Si la convention de financement vient juste d'être signée, la première phase du projet est déjà lancée. Certaines des trente-trois études nécessaires, pour un budget de 15 millions d'euros, sont en cours. Une dizaine devraient être terminées dans l'année et dix à douze le seront en 2026. Celles-ci se penchent sur l'utilisation des énergies renouvelables, l'écologie industrielle et territoriale, la capture et le stockage de carbone, les risques, la résilience du territoire et l'acceptabilité des activités et, enfin, sur le volet formation-emploi-compétences. Technologies, infrastructures et réseaux… "Au-delà des besoins partagés, il s'agit d'identifier des synergies permettant une mutualisation", relève Bruno Petat, délégué général de Socrate.

"C'est absolument réjouissant"

Pour l'association, si la démarche concerne les acteurs industriels principaux, elle devrait essaimer naturellement, dans un second temps, chez leurs sous-traitants et les entreprises locales de plus petites tailles. Elle pourrait même donner des idées à d'autres territoires. Du côté des élus, la satisfaction est de mise. "C'est quelque chose d'absolument réjouissant de voir autant de projets et d'investissements émerger", résume Jean-Baptiste Gastinne, vice-président du conseil régional de Normandie.

De son côté, Virginie Lutrot, présidente de Caux Seine agglo, vice-présidente de la Région Normandie, estime qu' "en terme de décarbonation, l'axe Seine a souvent été utilisé comme un argument marketing par le passé. Ce temps est révolu." Mais si les intentions sont ambitieuses et partagées par les poids lourds industriels, il n'est pas question de céder à certaines doctrines. "La décroissance, non ; la décarbonation, oui !" résume Régis Saadi pour qui la défossilisation fera partie de l'équation mais ne doit pas être érigée en "dogme".

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont