Big Brother Arts, l’art de consommer local

Depuis le 7 mai dernier, l’association Big Brother a ouvert une nouvelle boutique rue du Grand Rabbin Haguenauer, à Nancy. Une galerie d’art réservée aux artistes locaux. Elle mélange épicerie fine et exposition de tableaux.

Amélia Sanchez d’El Daho, Mickael Lebdar et Erik Hils devant les dix œuvres de l’artiste.
Amélia Sanchez d’El Daho, Mickael Lebdar et Erik Hils devant les dix œuvres de l’artiste.

Place au troisième art local ! Dans la rue du Grand Rabbin Haguenauer, à Nancy, une nouvelle galerie dédiée aux artistes locaux s’est installée, Big Brother Arts. Elle a remplacé «La Comédie de Nancy», fermée à cause de la fréquentation jugée malsaine de la rue. «Techniquement, la première boutique a été créée dans la Ville Vieille, rue Saint-Michel», explique Mickael Lebdar, président de Big Brother, ajoutant :«Quand nous avons appris que cette salle fermait, nous avons exporté la boutique pour en imaginer une deuxième car nous voulions animer cette rue et nous ne voulions pas voir ce théâtre disparaître.» À partir de ce moment, les objectifs étaient de récupérer la salle pour éviter à une franchise de la reprendre, préserver le lieu et le transformer. «Malgré la Covid, nous avions toujours la volonté de réactiver cet endroit et lui donner une activité sociale», ajoute Mickael Lebdar. À l’arrière d’un Big Shop, une épicerie fine mêlant art et culture afin de promouvoir et financer les talents territoriaux, se trouve cette nouvelle galerie pensée par Big Brother, une association étudiante créée en 2015 par cinq amis. Les boutiques associatives sont le cœur du projet de l’organisation. «Au début, nous étions souvent en partenariat avec des bars, la maison des étudiants ou encore le conseil départemental, du coup nous n’avions pas notre lieu à nous et nous voulions en avoir un», raconte Mickael Lebdar. «Et depuis 2018, nous avons eu la chance de reprendre un local pour se démarquer et diffuser notre modèle. Nous avons donc créé, après une étude de faisabilité en septembre 2021, cette épicerie.» Une nouvelle aventure commencée par des travaux en janvier 2022 puis continuée avec l’ouverture le 7 mai dernier et l’inauguration le 14 mai.

La proximité avant tout

Le but des Big Shop est d’encourager les artisans de l’Est de la France. Les produits sont achetés directement chez les producteurs en circuit court. L’association a même inventé leur propre bière, la Big Bros Art. Dans sa galerie de la rue du Grand Rabbin Haguenauer, à Nancy, Big Brother a voulu ajouter une touche artistique au concept. Le mur des artistes est un espace d’exposition où les artistes mettent en vente leur œuvre. Le but est de faire découvrir les jeunes talents du territoire. Neuf artistes, tous de proximité, exposent leurs œuvres, dont Erik Hils, spécialisé dans la représentation de portrait. De la place, il en reste ! «Ce que nous voulons c’est aider les artistes locaux. Cela ne sert à rien d’aller chercher à Bordeaux par exemple», explique Mickael Lebdar. «Il y en a suffisamment en Lorraine», ajoute Erik Hils. «Mais nous pouvons tout de même en chercher en Bourgogne Franche Comté car nous avons des boutiques sur place», conclut Amélia Sanchez d’El Daho, chargée de communication pour l’association. Tout art visuel est recherché dans cette galerie pour le bien de l’harmonisation de la boutique. Afin de soutenir le projet, une campagne de levée de fonds a été lancée. Pour le futur, le but est de mettre en avant, le plus possible, la galerie d’art et qu’elle prime à la place à l’épicerie fine. Un site internet décentralisé est en cours de création pour booster la chose. Sur la toile sera disponible les œuvres exposées en boutique en format dématérialisé NFT. «L’idée est de devenir à la fois un commerce local où les gens peuvent se déplacer physiquement pour visiter, et à la fois une galerie numérique pour toucher un plus grand nombre de personnes comme les jeunes qui sont moins sensibles à l’art», déclare Mickael Lebdar. Dans cette galerie, les concours My Bro et My Sis, arrêtés à cause de la pandémie, pourront reprendre. Bonne nouvelle !

Max RAGAZZI

Un concept repris par d’autres

D’autres boutiques se sont lancées dans l’aventure de l’artisanat local. Les entreprises privées Bio C Nancy et Bio C Toul se basent sur le même mode de fonctionnement que l’association. Ces réseaux de sociétés reversent une partie de compensation à Big Brother.