Emploi

Assises de la marque employeur à Saint-Quentin

Saint-Quentin fut la première étape en Picardie de la tournée des Assises de la marque employeur organisée dans les Hauts-de-France. À la Chambre de commerce et d’industrie de l’Aisne, chefs d’entreprises et acteurs du monde économique ont suivi la présentation pour apprendre comment recruter des compétences, fidéliser ses collaborateurs et maîtriser sa réputation.

Le rendez-vous saint-quentinois s'est déroulé dans les locaux de la CCI de l'Aisne.
Le rendez-vous saint-quentinois s'est déroulé dans les locaux de la CCI de l'Aisne.

L’outil n’est pas encore forcément connu de tous les dirigeants d’entreprises ou responsables RH saint-quentinois mais en ces temps où le recrutement s’avère être un véritable casse-tête, la Région Hauts-de-France et ses partenaires ont souhaité communiquer sur la marque employeur. Marie Dumoulin, consultante RH à l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), et François Deltour, conseiller CCI de l’Aisne, ont donc présenté la marque employeur, dans les locaux de la CCI à Saint-Quentin. 

Soigner l'image de l'entreprise

« Quand nous embauchons une personne, ce n’est plus à vie, il faut s’adapter, séduire les candidats et vendre sa boîte », a exposé Olivier Jacob, président de la CCI de l’Aisne, en ouverture de la rencontre. Utiliser la marque employeur pour séduire les candidats à un poste dans l’entreprise, oui, mais la problématique est tout autant vraie en ce qui concerne l’équipe de collaborateurs en place, comment agir pour conserver les talents de l’entreprise. 

Télétravail, semaine des quatre jours sont des avantages à valoriser qui peuvent faire la différence face à la concurrence, a expliqué Marie Dumoulin, dans un contexte où la pandémie est venue bouleverser le rapport au travail. La consultante RH a aussi invité les dirigeants à faire une recherche sur Google en tapant le nom de l’entreprise et regarder les informations qui ressortent, parce qu’a-t-elle expliqué, neuf candidats sur dix le font avant de postuler, et un sur deux renonce à candidater quand l’image de l’entreprise est plutôt négative. De nouvelles générations de postulants pour lesquels la rémunération ne fait pas tout, et qui cherchent une entreprise en adéquation avec leurs valeurs et convictions. Entretenir un lien avec les candidats écartés, a encore recommandé Marie Dumoulin, pour être en mesure de les capter si à l’avenir un poste correspondant à leur profil, était ouvert au sein de l’entreprise,.

Impliquer les collaborateurs

Autres axes de réflexion soumis aux dirigeants d’entreprise, valoriser les success story, développer une véritable culture d’entreprise avec pour premiers ambassadeurs de l’image renvoyée à l’extérieur, les collaborateurs, les fédérer autour du projet collectif pour développer le sentiment d’appartenance et les rendre « moins captifs aux sollicitation externes ». Et repenser également le process d’intégration des nouveaux collaborateurs, les « chouchouter » durant les premiers jours au sein de l’entreprise afin d’éviter qu’ils n’abandonnent trop vite. 

Les formules du petit déjeuner ou de matinale d’intégration sont couramment utilisées, mais certaines structures comme Itinéraire emploi ont imaginé un « rapport d’étonnement » dans lequel le nouvel arrivant mentionne ses impressions, bonnes ou mauvaises. L’entreprise doit prouver qu’elle met bien en application les valeurs que son dirigeant prône à l’extérieur, a encore insisté Marie Dumoulin.

Les participants ont été sollicités pour définir en un mot la marque employeur.

Témoignages

Au sein de l’Agglo du Saint-Quentinois, par exemple, l’équipe du circuit automobile de Clastres a été associée au choix du directeur du site, une procédure exceptionnelle en raison de la nature du poste mais qui, en termes de cohésion s’est révélée très positive. Invité à témoigner à l’issue de la présentation, Pascal Vangeersdaele, dirigeant de la SARL Ecri, a conclu que tout ce qui faisait la marque employeur n’était pour lui que « du bon sens », et que nombre de recommandations qu’il venait d’entendre, il les appliquait depuis 25 ans au sein de sa société. Pour lui, le lien entretenu avec les sept salariés de son équipe, est gagnant-gagnant. Une approche partagée par Mathilde Lebeau, consultante LMvision RH : « Les dirigeants font déjà beaucoup de choses, souvent, il faut juste les lier entre elles. » 

Mathilde Lebeau, consultante RH : « Les dirigeants font déjà beaucoup de choses naturellement ».