Gastronomie
A Arnay-le-Duc, Joy-Astrid Blanchard-Poinsot est la championne du monde de l’œuf en meurette
C’en est fini de la malédiction qui pesait sur la Côte d’Or : pour la première fois, le département remporte le championnat du monde de l’œuf en meurette. Portrait de la gagnante 2022, Joy-Astrid Blanchard-Poinsot, chef à Arnay-le-Duc.
C’est la première femme et la première Côte-d’Orienne à remporter le championnat du monde de l’œuf en meurette. Joy-Astrid Blanchard-Poinsot a su s’imposer, le 10 octobre dernier au château du clos de Vougeot qui organisait la quatrième édition des Journées mondiales de l’œuf en meurette. Durant deux jours, plusieurs rendez-vous et compétitions culinaires autour de cette recette emblématique régionale se sont succédés, dont un concours amateur et un concours apprentis.
Mais le plus disputé a, sans conteste, été le volet professionnel avec une dimension internationale, réunissant 13 chefs. Quatre venaient de l’étranger : Pascal Aussignac (Londres), Rainier Ng (Singapour), Eric Starkman, (New York) et Richard Van Oostbrugge (Amsterdam). « C’est un peu étrange de se dire que des candidats ont fait des milliers de kilomètres pour participer, quand moi, j’ai pris mon sac le matin pour faire une soixantaine de kilomètres » s’amuse la chef du restaurant « Chez Camille », à Arnay-le-Duc.
Des cobayes
Joy-Astrid Blanchard-Poinsot avait mis toutes les chances de son côté en vue de cette rencontre. Elle a ainsi préparé sa recette pendant près de deux mois, notamment, en la mettant à sa carte, faisant de la clientèle « des cobayes ». « C’est une réussite collective, toute l’équipe y a travaillé, même les apprentis donnaient leur avis » souligne la chef qui travaille en cuisine avec son mari Alexis Blanchard.
Les secrets de sa victoire ? Etudier les recettes des précédents gagnants, et établir la sienne dans le respect de la tradition. Avec l’objectif de mettre en avant des qualités gustatives qui plaisent au plus grand nombre. Le pochage de l’œuf a été réalisé dans un vin rouge, réutilisé plusieurs fois après filtrage durant deux semaines. « On a un vin hyper-tannique. L’œuf sort ainsi très rouge. » Quant à la sauce, huit recettes ont été réalisées. « La veille du concours, nous avons choisi une recette qui était un assemblage de trois versions qui étaient toutes très bien, mais qui avaient chacune un petit quelque chose à changer ».
Sauver l’honneur de la Côte d’Or
La chef, Joy-Astrid Blanchard-Poinsot et Alexis Blanchard, qui ont repris le restaurant en 2020, mesurent les retombées de cette victoire. « Nous avons déjà de nombreuses réservations pour les trois prochaines semaines et 80 % de nos clients commandent un œuf en murette ». Ce plat devrait donc rester, cet hiver, à la carte de l’établissement qui propose une cuisine « bourgeoise et raffinée ». De quoi asseoir la réputation du couple qui a dû composer avec les confinements à ses débuts. Pour passer le cap, les deux chefs avaient mis en place des ventes à emporter. On pouvait également les rencontrer sur les marchés et goûter leur Fameux pâté en croûte.
Une belle expérience pour Joy-Astrid Blanchard-Poinsot, enfant du pays, qui a participé à Top Chef en 2016. « Je suis heureuse de visibiliser les femmes dans les concours culinaires ». Elle conclut, avec humour : « Quelques jours avant le championnat, la presse régionale parlait d’une malédiction pour la Côte d’Or qui n’avait jamais gagné, j’ai sauvé l’honneur du département ! »
Pour Aletheia Press, Lætitia Brémont