Vade Secure à Hem : la PME de cybersécurité identifiée comme une "entreprise prometteuse" par Emmanuel Macron
Si l'année 2020 a été celle de la crise, elle a aussi vu la recrudescence des cyberattaques contre les organisations : quatre fois plus qu'en 2019 (200 opérations menées par l'Anssi l'an dernier, l'Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information, contre 50 en 2019). Alors qu'Emmanuel Macron vient d'annoncer une stratégie cyber dotée de nouveaux financements à hauteur d'un milliard d'euros (dont 720 millions d'euros de fonds publics) pour renforcer la filière, Georges Lotigier, CEO de Vade Secure à Hem, revient sur une année particulière.
Vade Secure, PME de la zone d'activité des 4
Vents à Hem surfe sur une belle croissance depuis quelques années
déjà et vient d'être citée par le Président de la République en
tant que «société
prometteuse»
lors de la présentation de la stratégie française en matière de
cybersécurité, le 18 février dernier. Le leader mondial de la défense
prédictive de la messagerie a passé la barre du milliard de boîtes
aux lettres protégées dans près de 76 pays. Une barrière de
protection indispensable contre des menaces de plus en plus sophistiquées. Conçues
pour «détecter
l'indétectable», les
solutions de sécurité de la PME de près de 165 salariés, misent
sur l'IA pour assurer la protection des particuliers via les
fournisseurs d'accès à Internet (FAI) ou les entreprises par le biais de
leurs prestataires de services informatiques.
Une croissance de 33% en 2020
La croissance de 40% prévue en 2020 a été légèrement en-dessous des espérances mais avec 33%, Georges Lotigier ne peut être que satisfait : «On a cru que ce serait difficile mais rien ne nous arrête.» Et alors que l'entreprise avait l'habitude de participer à une centaine d'événements professionnels chaque année, en 2020, elle n'en a réalisé que... deux ! «Nous avons dû nous tourner davantage vers du e-marketing» explique-t-il. Et surtout, répondre aux demandes croissantes des entreprises, qui, avec le développement du télé-travail et des visio-conférences, ont été plus durement exposées.
«Le
télétravail a augmenté la surface de vulnérabilité de tout le
monde : particuliers, entreprises, opérateurs de télécoms... Les
attaques de type gouvernemental et intergouvernemental ont été multipliées par 7, le fishing
par deux et les attaques très organisées d'origine mafieuses,
jusqu'à trois fois plus importantes.»
Vade
Secure a donc redoublé d'effort pour améliorer ses filtres : «Notre
security office center croulait sous les demandes»
confie le CEO, qui constate une augmentation d'activité sur les
entreprises de taille moyenne (jusqu'à 5 000 salariés, ndlr).
Activité nouvelle : le coach des utilisateurs
Faille
du système certes mais avant tout, faille humaine : «Le
cœur de notre activité, c'est la sécurité par l'IA pour aider l'humain à combattre les attaques. La meilleure
combinaison reste de coupler IA et intelligence humaine. Il faut
savoir que 92% des attaques passent par l'email car c'est le maillon
de la chaîne le plus faillible. Les grandes entreprises de sécurité
ont toujours négligé cette partie là, étonnamment, on raisonne
souvent à sécuriser la technologie»
constate Georges Lotigier. Heureusement, le Gouvernement a pris
conscience de la nécessité d'acquérir les compétences et une
indépendance, favorisant ainsi les entreprises européennes du
numérique.
Vade
Secure compte près de 160 collaborateurs, dont la moitié sur le
campus d'Hem. Une cinquantaine de nouveaux profils ont été
récemment recrutés. S'il tient à rester discret sur le chiffre
d'affaires de l'entreprise (dont près des deux tiers sont réalisés à
l'export), Georges Lotigier confirme un maintien de la croissance de
l'ordre de 35% pour les années à venir. Une belle prouesse en temps
de crise pour l'entreprise qui a la capacité d'autofinancer sa
croissance. Sachant que le marché de la sécurisation et de la lutte
contre les attaques via l'email s'affiche à 3 milliards d'euros,
Vade Secure poursuit sur sa belle lancée : «Nous
sommes sur des rails, devant un boulevard, et rien ne peut nous
arrêter !»