Université de Lille : une ambition forte et des projets concrets

Certaines régions ont déjà sauté le pas avec la fusion de leurs universités : la Lorraine, la Bretagne ou encore Aix-Méditerranée. Dans le Nord-Pas-de-Calais, les trois universités et les six écoles1 travaillent ardemment ensemble, une démarche renforcée par le 3e Plan d’investissement d’avenir prévu pour janvier 2014.

Les représentants de l’Université de Lille avaient un mot en commun : l’unité.
Les représentants de l’Université de Lille avaient un mot en commun : l’unité.

«C’est une prise de conscience qu’il faut agir ensemble pour exercer au mieux les responsabilités qui sont les nôtres et être davantage efficaces pour les étudiants, le personnel et l’extérieur», avoue Xavier Vandendrissche, président de Lille 2, tout en rappelant que la méthode choisie est celle «du mode projet. L’essentiel est de monter des projets précis plutôt que de commencer par une démarche institutionnelle». Cinq thématiques ont donc été définies avec la mise en place d’un calendrier. La recherche, tout d’abord, en inscrivant Lille dans la compétition mondiale via des programmes scientifiques pluridisciplinaires et des laboratoires multi-tutelles. La formation ensuite, en accompagnant les étudiants dans leur insertion professionnelle, en offrant des cours de langue et en construisant un parcours de formation tout au long de la vie. D’autant plus que Lille est reconnue comme première université de France en formation continue. «Il y a un véritable enjeu sociétal. Il faut répondre aux besoins des entreprises», poursuit Philippe Rollet, président de Lille 1. Troisième volet, l’international, en constituant un ensemble universitaire complet permettant d’internationaliser les activités et d’attirer les étudiants étrangers. Un guichet unique pour faciliter l’administratif pour les nouveaux arrivants devrait être bientôt en place. Ainsi qu’un «label international université de Lille», complément au diplôme obtenu mais basé sur des critères de langue (avec plus de place pour les étudiants qui veulent passer le TOEFL). Les conditions de vie et de travail sont aussi un autre axe de développement : faciliter l’accès aux services universitaires, améliorer le cadre de vie, développer l’offre médicale, sportive, associative et culturelle au service des étudiants et du personnel. «Une convention est en cours avec le groupe Thalès pour soutenir les projets techniques et scientifiques des étudiants en situation de handicap via des bourses d’insertion», détaille Fabienne Blaise, présidente de Lille 3. Dernier volet, une harmonisation des fonctions supports avec, notamment, une politique de ressources humaines commune : quand des postes seront vacants, une base de données unifiée permettra à un enseignant d’aller d’une fac à l’autre. Les achats propres aux établissements seront aussi mutualisés avec, à la clé, une économie de 20%.

 

Crédit photo Service Communication Université de Lille 2

Les représentants de l’Université de Lille avaient un mot en commun : l’unité.

En force pour IDEX 3. «Notre dossier n’aura rien à voir par rapport aux IDEX 1 et 2», assurent les présidents. Dans le cadre des deux premiers appels à projets lancés pour le Plan d’investissement d’avenir (PIA), l’enseignement supérieur régional n’avait malheureusement pas réussi à obtenir les 700 millions d’euros de financement de l’Etat pour développer la recherche. «Nous avons joué le jeu. Le dossier IDEX 2 a été bien évalué, mais nous n’avons pas le même potentiel de chercheurs que des universités comme Marseille ou Strasbourg. Il faut relativiser le PIA : nous avons sur la région six Equipex, 6 Labex, un IEED (Institut d’excellence en matière d’énergies décarbonées) et le SIRIC (Site de recherche intégrée sur le cancer). C’est un beau palmarès !», rappelle Philippe Rollet. «Il ne faut faire ni triomphalisme ni misérabilisme. Dans le classement de Taïwan des universités de 2012, nous sommes la 7e université française sur la recherche médicale», souligne Xavier Vandendriessche. L’université de Lille compte donc bien s’imposer pour IDEX 3, probablement lancé en janvier 2014. Espérons que le travail engagé paie enfin pour faire de l’enseignement supérieur régional une référence.

 

1. Lille 1, Lille 2, Lille 3, Ecole centrale de Lille, ENSAIT, Ecole nationale supérieure de chimie, Ecole supérieure de journalisme, Sciences-Po et Télécom.

 

ENCADRE

Lille 3 accueille le fonds littéraire de l’Institut néerlandais de Paris

La candidature de Lille 3 vient d’être retenue pour accueillir l’important fonds littéraire de l’Institut néerlandais de Paris qui, après 57 années d’existence, fermera ses portes le 31 décembre 2013. Soit une collection inédite de 7 500 ouvrages en néerlandais et des traductions, 1 300 ouvrages de littérature de jeunesse et de nombreux périodiques liés à la langue et la culture néerlandophone. Cette collection va s’intégrer aux fonds déjà existants de l’Université, assurant ainsi une plus grande visibilité des formations et de la recherche en néerlandais sur Lille 3. Cela permettra aussi de renforcer la dynamique régionale et transfrontalière en faveur de la promotion et de l’apprentissage du néerlandais. Mais aussi une belle opportunité pour la mise en œuvre de nouveaux projets culturels avec le territoire eurométropolitain. L’arrivée des ouvrages est prévue au printemps 2014.