Convention tripartite en soutien aux artisans
Une nouvelle convention pour l'artisanat audomarois
Le 19 décembre dernier, la Chambre des Métiers et de l'Artisanat du Pas-de-Calais (CMA) signait une convention tripartite, en soutien aux artisans, avec la Communauté d'Agglomération du Pays de Saint-Omer (CAPSO) et la Communauté de Communes du Pays de Lumbres (CCPL). Explications.
«Ces dernières années, l’artisanat a beaucoup souffert», souffle Marie-José Orlof, présidente de la CMA du Pas-de-Calais. En cause, le contexte de pandémie et de guerres, à l'origine notamment de l'augmentation des coûts de l’énergie et des matières premières. «Et aujourd’hui, à cela, s’ajoute les inondations», poursuit-elle. En effet, au moins 107 artisans et commerçants du territoire audomarois ont été touchés par les intempéries du mois de novembre, selon un recensement réalisé par la CAPSO et la CCPL.
Des entreprises artisanales de plus en plus nombreuses
Malgré ces contextes défavorables, la dynamique semble être positive pour les entreprises artisanales du territoire. Au 1er janvier 2023, la CMA du Pas-de-Calais faisait état de 2 484 établissements en activité pour 2 664 dirigeants et 4 147 salariés. Une hausse du nombre d'entreprises de 38% depuis 2017. «Les entreprises artisanales sur le territoire ont le vent en poupe», se réjouit Joëlle Delrue, maire de Lumbres et 1ère vice-présidente de la CCPL, avant de poursuivre. «De 331 entreprises artisanales sur le pays de Lumbres en 2018, nous en sommes à plus de 450 aujourd’hui».
C'est dans ce contexte que la CMA du Pas-de-Calais signait la convention «Cap Développement» pour lancer la troisième phase d'une action initiée en 2019 avec la CCPL et en 2020 avec la CAPSO. Une convention sur trois ans, assortie d'une aide annuelle de 115 000 euros pour les services de la CMA qui proposeront, en premier lieu, un accompagnement et un suivi des artisans. Un incontournable selon la représentante départementale de l’artisanat : «Il est vraiment important d'aller à la rencontre de nos entreprises artisanales, de repérer leurs potentiels» explique Marie-José Orlof. L’autre axe du dispositif porte notamment sur le financement et l’attractivité des entreprises. Sur cet aspect, Joëlle Delrue cite : «Il y a tout un travail sur le développement des labels et chartes qui permettent de reconnaître la qualité du travail de nos artisans».
Un territoire en mutation
Outre l’accompagnement d’un secteur qui fait face à des crises et de nouveaux défis, en particulier celui de la transition écologique, l’enjeu pour le territoire tient aussi à la réussite de sa reconversion économique. « Nous avons longtemps vécu sur la mono-industrie de la verrerie et nous devons nous diversifier » analyse Joël Duquenoy, maire d'Arques et président de la CAPSO. Aujourd’hui, sur les territoires de la CCPL et de la CAPSO, l’artisanat représente une part importante des entreprises en activité (environ 60%). Elles sont le plus souvent de petite taille, employant en moyenne 3,8 salariés du côté de la CCPL, et 5,5 salariés sur le territoire de la CAPSO. Les élus ont donc à cœur de les préserver.