Une cuvée intéressante et une année 2014 prometteuse

L’année 2013 donne une image contrastée de l’activité maritime des ports régionaux gérés par la CCI Côte d’Opale, avec des résultats différents pour Calais et Boulogne-sur-Mer.

A Calais, port de voyageurs, la croissance tant attendue est amorcée : le trafic de voyageurs a gagné 11 points et repasse au-dessus de la barre des 10 millions de personnes transportées. En 2013, il y a eu 1,9 million de véhicules de plus (+ 10%) dont 86 000 bus (+ 6%). Si l’infrastructure ferroviaire du tunnel est elle aussi en hausse, l’activité portuaire n’en a pas souffert. Mieux, le port de Calais voit son secteur fret croître fortement avec 41 millions de tonnes (+ 21%). «L’année 2013 représente ainsi la troisième meilleure année en termes de trafic de marchandises de l’histoire du port», indique la CCI Côte d’Opale à qui n’aura pourtant pas échappé la diminution de 50% du tonnage d’Alcatel Submarine Network… Au rayon des mauvaises nouvelles, le port de commerce reste faible avec une chute de 10% (un demi-million de tonnes à peine), le volume des véhicules neufs transportés ayant fortement décru au second semestre 2013.

A Boulogne, les chiffres sont mauvais : le port a de nouveau vu son tonnage baisser en 2013. S’il se maintient à 33 003 tonnes (- 9%), le port devance − maigre consolation − Lorient et Le Guilvinec. En valeur, la pêche représente 66,1 millions d’euros contre 76,1 en 2012. Pire, les espèces débarquées ont vu leur prix stagner ou légèrement diminuer. Autres chiffres décevants, ceux des matériaux de construction (- 13%) ou encore des produits hydrocarburés (- 63%). Double consolation par contre avec le trafic des sables et argiles (+ 47%) et celui de la pulpe de betterave lancé en 2012 (+ 55%).

 Une nouvelle structure juridique. L’année 2013 aura été celle de la concrétisation des changements statutaires programmés depuis la réforme portuaire qui a fait du Conseil régional le gestionnaire des ports auparavant détenus par l’Etat (hormis Dunkerque). Les deux ports ont dû changer de concession au vu des changements de périmètres qu’engendrent notamment le projet “Calais port 2015” (600 millions d’euros d’investissement). Seule candidate, la CCI Côte d’Opale (nouvelle entité depuis 2010 regroupant les autorités consulaires de Dunkerque, Calais et Boulogne) devrait être reconduite à travers une nouvelle structure juridique : la société portuaire. Cette dernière rassemble la CCI régionale (51%), la Caisse des dépôts et consignations (24%), le fonds d’investissement Meridiam (24%) et le Grand Port maritime de Dunkerque (1%). Intéressé au début, Eurotunnel a préféré rester à l’écart de ce montage. En plus de cette société «concessionnaire», les acteurs du dossier ont créé une société de «projet» qui héberge les investissement des deux ports. La CDC et Meridiam ont pris chacune 37,5% du capital tandis que la CCI régionale en prenait 24% et le GPM 1%. Le port de Calais devrait lancer ses travaux en 2015 et doubler la longueur de la digue qui abritera un plan d’eau de 110 hectares. Et d’espérer que le trafic continuera de croître…