Un tout-en-un pour la trousse des écoliers

Dans une autre vie, Thierry Delattre était enseignant en physique appliquée dans un lycée technique dunkerquois. Diplômé d’une maîtrise en électrotechnique et d’un DUT génie électronique, celui qui a «toujours aimé tout ce qui est technique et électrotechnique» a décroché son CAPES en physique appliquée «parce que je voulais enseigner». Pendant 12 ans, il exerce donc son métier avec passion et dispense un enseignement technique de haut niveau. Jusqu’au jour où une suppression de poste l’oblige à quitter le lycée pour enseigner les mathématiques dans les collèges de la région dunkerquoise. «J’aime bien les maths, mais à un haut niveau, pas au collège. J’ai donc choisi de démissionner pour créer une entreprise de matériel pédagogique», résume l’ex-enseignant. Il mûrit son projet durant ces trois années «collège» avant de faire le grand saut en 2012. Sa première création, baptisée “thamographe”, est une sorte de compilation des indispensables d’une trousse d’écolier : compas, règle, équerre, rapporteur… Long d’une douzaine de centimètres, le thamographe est un tout-en-un qui permet de tracer des cercles, des droites, des parallèles, des angles droits, de mesurer des angles, mais aussi de créer des figures de scrapbooking comme des cœurs, des étoiles, «et mêmes des pentagones en une poignée de secondes», insiste le concepteur.
Des bureaux d’écoliers aux cartes de navigation. «La cible principale de cet outil ce sont les élèves, mais il y a plein de déclinaisons possibles : des loisirs créatifs aux cartes d’aviation ou de navigation. Il y a un potentiel énorme», argumente ce dernier. Pour permettre à ses utilisateurs de bien utiliser l’objet et d’en maîtriser toutes les utilisations possibles, Thierry Delattre a créé un site internet où, à grand renfort de tutoriels, il explique, vidéos à l’appui, comment manier l’instrument avec dextérité. Fabriqué à 10 000 exemplaires, vendu au prix unitaire de 5€ et distribué dans une dizaine de papeteries françaises, mais aussi via deux distributeurs internet, il s’est déjà écoulé plus de 2 500 thamographes depuis le début de l’année ! «Mon objectif est d’obtenir un agrément du Ministère, que celui-ci communique l’existence du thamographe sur les listes de diffusion pour qu’il soit conseillé sur les listes de fournitures scolaires. Ce serait le top !», s’enthousiasme celui qui rêve de voir son produit «vendu dans le monde entier, mais fabriqué en France». En attendant, fort de quelques bonnes feuilles dans la presse spécialisée et en région, il ira en vanter les qualités au concours Lépine à Paris en mai, histoire d’asseoir un peu plus sa légitimité.