Un septuagénaire tue son ex-épouse et se suicide devant le tribunal de Montpellier

Divorcée depuis sept ans, une sexagénaire a été tuée d'une balle en pleine tête par son ex-mari mardi, sur le parvis du tribunal de Montpellier, avant un banal rendez-vous devant le juge aux affaires familiales. L'homme s'est ensuite...

La police boucle un périmètre autour du tribunal judiciaire de Montpellier après qu'un homme a tué son épouse avant de se suicider, le 20 février 2024 dans l'Hérault © Pascal GUYOT
La police boucle un périmètre autour du tribunal judiciaire de Montpellier après qu'un homme a tué son épouse avant de se suicider, le 20 février 2024 dans l'Hérault © Pascal GUYOT

Divorcée depuis sept ans, une sexagénaire a été tuée d'une balle en pleine tête par son ex-mari mardi, sur le parvis du tribunal de Montpellier, avant un banal rendez-vous devant le juge aux affaires familiales. L'homme s'est ensuite suicidé, devant de nombreux témoins sous le choc.

Les ex-époux avaient rendez-vous à 14h00 pour la "liquidation de leurs intérêts patrimoniaux", a précisé le procureur de la République de Montpellier, Fabrice Bélargent, lors d'un point presse quelques heures après le drame.

Dans la cour du tribunal, devant le sas où sont effectués les contrôles de sécurité, l'homme de 72 ans a tiré "à deux reprises": d'une première balle, il a "mortellement blessé" son ex-épouse de 66 ans, "avant de retourner l'arme contre lui", a expliqué le magistrat.

Les personnes présentes aux abords du palais et dans les salles d'audience ont été "confinées avant d'être évacuées" et l'accès au tribunal, un bâtiment moderne proche du centre-ville, bloqué. "La communauté judiciaire est sous le choc", a insisté M. Bélargent.

Sur le parvis du palais, des draps blancs ont été tendus derrière une grande grille blanche, pour faire écran aux corps du meurtrier et de sa victime, ont constaté des journalistes de l'AFP, alors que pompiers et forces de police étaient au travail.

L'homme, dont l'identité n'a pas été dévoilée, n'était pas connu des services de police ou de justice et "les intéressés n'étaient pas convoqués devant le tribunal dans le cadre d'une procédure de violence intrafamiliale", a précisé le procureur: "Il n'y avait pas de procédure en cours pour violence et pas d'ordonnance de protection," a-t-il insisté.

"On n'est pas du tout sur du terrorisme", avaient rapidement fait savoir les autorités.

Rappel brutal

"Horrifié par le féminicide qui a eu lieu devant le tribunal de Montpellier cet après-midi", a réagi sur X le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti: "Mes pensées vont à la victime et à ses proches. Tout mon soutien au personnel du tribunal. La cellule de soutien psychologique est déclenchée".

Sur X, le maire socialiste de Montpellier, Michaël Delafosse, a lui parlé d'"acte atroce" et assuré son "soutien aux personnels de justice durement éprouvés".

Une prise en charge des personnels a été mise en place, car le drame s'étant produit à un horaire fréquenté, "ils sont nombreux à avoir vu la scène", a encore indiqué le procureur.

"Ce féminicide dans notre ville est un rappel brutal de la réalité de la violence contre les femmes qui persiste dans notre société", a réagi dans un communiqué la conseillère municipale d'opposition et avocate au barreau de Montpellier Flora Labourier.

En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. M. Dupond-Moretti a récemment avancé le chiffre de 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022, une baisse accueillie avec scepticisme par les associations féministes.

La "persistance de la violence faite aux femmes n'est pas une fatalité", "nous devons y mettre fin et nous allons le faire", avait déclaré en novembre le président de la République Emmanuel Macron à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

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