Un réseau inédit se lance en région : le Club des entreprises centenaires

Des clubs de chefs d’entreprise, il en existe bon nombre dans le Nord-Pas-de-Calais mais celui-ci fait figure de pionnier. Sous l’impulsion d’Alain Deledalle – à la tête de la société éponyme qui fêtera ses 100 ans cette année – et avec le soutien de Lille Place Tertiaire, le Club des entreprises centenaires réunit les dirigeants de structures fondées sur une valeur forte : la famille. Avant la grande soirée de lancement prévue le 29 mars à la CCI Grand Lille, nous avons rencontré Alain Deledalle qui nous explique l’origine de ce club et la volonté des adhérents d’apporter leur témoignages à d’autres structures, notamment les ETI1.

Alain Deledalle.
Alain Deledalle.

 

Alain Deledalle.

Alain Deledalle.

La Gazette. L’idée de ce Club vous est venue d’une façon originale…
Alain Deledalle. L’idée m’est apparue en 2011, en réfléchissant à ce que l’on pourrait faire en 2012 pour le 100e anniversaire de Deledalle. Un anniversaire, c’est une étape et un nouveau point de départ. C’est comme cela que j’ai imaginé le club : comme une opportunité de rassembler des entreprises aux valeurs communes. Dans le Nord, on agit tranquillement sans communiquer. Mais n’y aurait-il pas une opportunité de mettre en relation ces entreprises ? Si elles ont cent ans, c’est qu’au minimum, il s’agit de la troisième génération. N’ont-elles pas des choses à partager pour être plus efficaces ?

Vous parlez de valeurs communes aux entreprises centenaires. Selon vous, quelles sontelles ?
J’ose penser que les entreprises centenaires ne sont pas des impulsives. Ne pas confondre vitesse et précipitation. Elles privilégient le long terme.

Aujourd’hui une entreprise ne peut plus rester sans communiquer. Qu’en pensez-vous ?
C’est difficile d’être constamment emprunt de ses propres certitudes. Selon moi, il faut confronter ses idées, les benchmarker, les remettre au goût du jour. Il faut pouvoir élargir les modes de réflexion. Même si les entreprises sont de secteurs différents, toutes ont des dénominateurs communs. Fort de cette idée que l’on a échangée au sein de notre entreprise, nous nous sommes dits : “Pourquoi pas créer un club qui regroupe des entreprises centenaires ?”. Tout naturellement, nous nous sommes tournés vers Lille Place Tertiaire.

Expliquez-nous ce choix.
Cet été, nous avons rencontré Marc Descamps, délégué général de Lille Place Tertiaire car nous estimions ne pas pouvoir construire ce projet seuls. Cela ne sert à rien de refaire ce qui existe déjà ! Le soutien de la chambre de commerce et de Lille Place Tertiaire ne faisait aucun doute. De plus, Deledalle en fait partie donc nous avons pensé que c’était un bon vecteur.

Combien y’a-t-il d’entreprises centenaires dans la région ?
En 1992, nous en avions recensé plus de 400. Mais il y en a un peu moins aujourd’hui. Nous en avons contacté une bonne centaine, plus d’un tiers a déjà répondu présent pour nous rejoindre. Une première promotion a été créée et nous espérons qu’il y en aura d’autres ! Pour la soirée du jeudi 29 mars, nous avons recensé les entreprises qui fêtent leur centième anniversaire en 2012, comme Briqueteries du Nord, Verquin Confiseur et les établissements Delattre avec l’enseigne Big Mat.

Comment les entreprises ontelles perçu votre démarche ?
Elles avaient déjà eu chacune la même réflexion : “Que va-t-on faire pour fêter nos 100 ans ?”. Quel peut être le sens pour les fournisseurs, les collaborateurs, les clients ? Les valeurs d’une entreprise qui a passé beaucoup de joies mais aussi de difficultés, après tout, c’est un argument apaisant.

Qu’attendez-vous des adhérents ?
Qu’ils participent et apportent leurs contributions, qu’ils ne viennent pas en simples consommateurs. Il faut concevoir son entreprise sur un terme qui m’est cher : une auberge espagnole. Autrement dit : apporter et trouver ! Celui qui n’apporte rien et qui ne trouve rien, qu’il ne soit pas déçu ! Par contre, les idées apportées vont pouvoir prospérer.

Quel est le programme de l’année à venir pour le club des entreprises centenaires ?
Nous avons un axe fort : “Quelles bonnes pratiques peuvent nous intéresser ?”. Avec le soutien de Lille Place Tertiaire, nous organisons une première manifestation le 2 avril avec une conférence sur le sujet de l’archivage des documents qui se déroulera entre 12h et 14h aux Archives du monde du travail à Roubaix. Nous y attendons nos adhérents mais aussi leurs invités. Au-delà d’un programme précis, avoir fédérer des personnes, c’est déjà notre fil conducteur. Cela aidera aussi les entreprises à communiquer. 1. ETI : entreprise de taille intermédiaire.

La semaine prochaine dans La Gazette- Nord-Pas-de-Calais, retrouvez l’article présentant la soirée du jeudi 29 mars ainsi que les portraits des entreprises mises à l’honneur ce soir-là.