Un projet innovant au service de l’agriculture
Quand sept partenaires français et belges travaillent sur des problématiques communes, c’est pour mutualiser les moyens et mettre le fruit de leurs recherches au service de tous les acteurs d’une filière. Un point d’étape était organisé à la FREDON Nord - Pas-de-Calais à Loos-en-Gohelle. Explications.
Dans le cadre du projet européen Interreg 5 «Ecopad», sept partenaires complémentaires travaillent au développement d’une plate-forme inédite de collaboration transfrontalière pour le maraîchage et les légumes d’industrie.
«Ce projet vise au développement de la collaboration transfrontalière franco-belge en matière de recherche et développement dans le domaine de l’agro-écologie et de la protection intégrée (PI) ou ‘integrated pest management’ (IPM). Il concerne la Flandre et la Wallonie pour le versant belge et la région Hauts-de-France pour le versant français», présente Sandrine Oste, directrice adjointe de la FREDON Nord – Pas-de-Calais.
Dans ce cadre, le PCG (Provinciaal Proefcentrum voor de Groenteteelt Oost-Vlaanderen VZW), la FREDON Nord – Pas-de-Calais (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles), le PLRN (Pôle légumes région Nord), la chambre d’agriculture du Nord – Pas-de-Calais, l’UNILET (Interprofession des légumes en conserve & surgelés), le CARAH (Centre pour l’agronomie et l’agro-industrie de la province du Hainaut) et l’INAGRO (Innovatief en duurzaam agrarisch ondernemen) travaillent ensemble. Un budget de 1,3 million d’euros, dont 50% financés par le FEDER, a été alloué à ce projet sur la période 2016-2020.
Derrière Ecopad, plusieurs objectifs. D’abord, «à travers ce projet, faire travailler ensemble des régions françaises et belges et, en quelque sorte, effacer les frontières», explique Sandrine Oste. Deuxième objectif : associer des compétences communes tout en valorisant les richesses de chaque région. «Les problèmes sont communs de part et d’autre de la frontière. Le fait de travailler à plusieurs permet d’apporter plus rapidement des solutions.»
Des avancées significatives
Une démonstration étant plus parlante qu’un long discours, la visite des laboratoires de la FREDON à Loos-en-Gohelle a permis de comprendre les tenants et les aboutissants des recherches menées dans le cadre de cette coopération transfrontalière.
Ecopad repose sur le développement de l’agro-écologie, qui vise à concevoir des systèmes de cultures plus économes en produits phytopharmaceutiques, grâce à l’utilisation de méthodes naturelles. «L’aménagement de l’environnement des parcelles avec des plantes favorables aux insectes utiles est une des solutions étudiées», souligne Sandrine Oste.
Ecopad s’intéresse à ce que l’on qualifie de protection intégrée selon trois principes : la prévention, l’observation et la lutte. La prévention consiste à développer des nouvelles références et des techniques innovantes sur l’intercropping, la gestion des déchets, évaluer l’intérêt d’espèces végétales introduites dans les espaces agricoles pour favoriser la biodiversité, identifier des tolérances ou résistances variétales.
Au chapitre observation, Ecopad développe des méthodes de détection des ravageurs et valide des modèles de prévision des risques.
Enfin, lorsqu’il s’agit de lutte, les acteurs du projet identifient et évaluent des méthodes de lutte physique, des substances naturelles et des agents biologiques. L’efficacité de ces différentes techniques sera testée en laboratoire et/ou sur le terrain, avec pour objectif de faciliter la diffusion et l’utilisation de ces nouvelles solutions par les producteurs. Actuellement, des travaux sont menés sur la drosophile à ailes tachetées qui attaque les cultures de fraises ou la chenille des choux, un nuisible des cultures maraîchères.
«Dans le cadre de notre coopération transfrontalière, nous créons régulièrement des rendez-vous, organisons des visites sur des exploitations et éditons des fiches techniques», conclut la directrice adjointe de la FREDON Nord – Pas-de-Calais. Un classeur dédié à la drosophile a d’ores et déjà été édité. Lors de leur dernière rencontre, les partenaires ont visité une fraiseraie et fait un point sur les études sous conditions contrôlées réalisées dans les laboratoires de la FREDON.
Phrase en gras et en gros :
«Faire travailler ensemble des régions françaises et belges afin d’apporter plus rapidement des solutions»