Un grand centre de formation en septembre 2013

A partir de leur base historique de Fournes-en-Weppes, depuis 2008 les Apprentis d’Auteuil préparent leur futur grand centre de formation aux métiers du bâtiment à Loos-en-Gohelle, livré en septembre 2013. Près de 7 M€ consacrés aussi à donner à 350 internes une vraie formation humaine.

Le nouveau bâtiment d'Indelec construit en BBC.
Le nouveau bâtiment d'Indelec construit en BBC.
D.R.

Olivier Pons(à gauche), Louis Roussel en tableau, 150 ans les séparent, le même idéal les réunit.

On les connaît peu et pourtant ils sont solidement ancrés et depuis belle lurette dans le Nord-Pas-de-Calais. La saga des Apprentis d’Auteuil est une belle page de l’histoire du BTP que des formateurs des métiers du bâtiment ont patiemment écrite depuis près de 60 ans, dans les Weppes principalement1.

Un peu d’histoire pour resituer l’originalité du concept éducatif de cette fondation-association catholique reconnue d’utilité publique, avec 13 000 jeunes formés en France. En 1866, un grand gaillard barbu au regard perçant, l’abbé Louis Roussel, crée une congrégation à Auteuil à l’époque où ce bourg parisien était laborieux et miséreux. Il veut aider les nécessiteux, les jeunes en difficulté − les orphelins en particulier −, mais aussi les préparer à un métier simple qu’ils puissent exercer. Le développement de cette structure va s’accentuer à partir de 1920 autour d’un orphelinat et de la formation à quelques métiers qui restent présents beaucoup d’années plus tard : l’horticulture, l’hôtellerie, la mécanique, l’électricité, les services, la gestion et le bâtiment. “Il s’agissait de proposer des formations très concrètes, explique aujourd’hui Olivier Pons, directeur Nord-Pas-de-Calais, pour que le jeune progresse pas à pas, au fur et à mesure de ses réalisations. Mais notre objectif n’était pas − n’est toujours pas d’ailleurs − de fabriquer des machines professionnelles parfaites mais des hommes et des femmes bien dans leur peau, solidaires, partageurs, bref dotés de vraies valeurs. Cela dit, si nous n’avons pas vocation à la perfection, nous visons l’excellence avec un certain bonheur puisque nous en sommes aujourd’hui à 85% de taux de maintien du jeune dans les formations, donc peu de désaffections en cours de route, à 60% de taux de placements en entreprise et à 81% de réussites aux CAP. Comme quoi veiller à l’humain profite à la réussite professionnelle.”

Au fil des décennies, la Fondation Auteuil est devenue une belle machine à former avec 66 filières. Dans notre région, sa présence débute en 1954 quand à Fournes-en-Weppes, l’école Gombert est rachetée ainsi que sa filière horticulture, avec 200 jeunes en internat. La Fondation crée alors un lycée technique professionnel consacré aux métiers du bâtiment et à l’industrie pour 600 jeunes. La mécanique sera abandonnée sur ce site en 1964, le bâtiment démarrera en 1990. Les deux établissements seront fermés pour ne garder que celui de Fournes, devenu collège avec 100 jeunes et 80 internes, et une unité de formation par apprentissage (UFA), puis un centre de formation continue (CFC) à Wavrin pour absorber le reste des apprentis (400) formés dans l’enveloppe du bâtiment. Notre région compte six autres sites à Haubourdin, Lille, Hallennes-lez-Haubourdin, Loos, La Bassée (UFA et CFC) et deux antennes à Auchy-lez-Hesdin et Avesnes-sur-Helpe, auxquels in faudra bientôt ajouter le centre de Loos-en-Gohelle. Soit 180 jeunes hébergés et 500 jeunes de 6 à 25 ans scolarisés et formés.

Depuis 2008, la décision a été prise de construire quelque chose d’ambitieux à Loos-en-Gohelle, là où se concentrent en matière de BTP ce qui se fait de plus pointu en développement durable afin d’offrir à 350 jeunes apprentis une formation particulièrement moderne. Ce CFP portera le nom de Sainte-Barbe. Situé sur l’ancien carreau du 16, il bénéficiera du concours de partenaires tels que la Caisse des dépôts, la Région et la communauté d’agglomération de Lens-Liévin, la FFB, la Capeb et cd2e. Le cabinet Arietur, les entreprises retenues et le chef de projet vont donc bâtir un énorme vaisseau, de façon à accueillir les premières formations dès septembre 2013, sachant qu’un foyer de jeunes travailleurs sera construit à Liévin à l’horizon mai 2014, tout près du site principal qui couvre 13 hectares dont 4 500 bâtis. Le ateliers couverts occuperont 3 500 m2, les salles de cours et les bureaux 1 000 m2, sans oublier 1 500 m2 de voirie et parkings et, développement durable oblige, 5 500 m2 d’espaces verts. Les formations qualifiantes (CAP niveaux 4 et 5 à 90%) vont de la maçonnerie, couverture au BBC, en passant par l’étanchéité, la menuiserie, la plâtrerie, la zinguerie et l’ossature bois-charpente. Le dispositif est complété par l’intervention d’un accompagnateur individuel pour aider le jeune à concevoir un projet d’insertion réaliste et à mener à bien les démarches d’insertion professionnelles, et d’un accompagnement collectif pour échanger sur les expériences et divers cheminements personnels, professionnels et sociaux. Un suivi par les anciens est aussi prévu.

Pour Olivier Pons, ce superbe ensemble loossois est une étape capitale dans la longue marche de la Fondation d’Auteuil : “En allant à Loos-en-Gohelle, nous entrons de plain-pied dans l’univers de l’écoconstruction et l’écorénovation, le monde de demain. Il était donc important de s’installer là-bas.L’offre de formation professionnelle y est largement insuffisante alors que le bassin démographique est jeune et important. Plus de 600 entreprises œuvrent dans ce secteur d’activité, donc il y aura échanges entre apprentis et entrepreneurs-artisans du bâtiment et ces derniers pourront alors monter en compétences. Cela valorisera aussi l’apprentissage à ces métiers tels que souhaités par le schéma du Conseil régional. Nous allons donc commencer par nous-mêmes en construisant un bâtiment exemplaire Minergie, une norme suisse particulièrement exigeante.”

Enfin sur le plan financier, l’effort est lui aussi conséquent… “Oui, reconnaît Olivier Pons. Mais nous venons de recevoir une dotation de 20 000 € du Crédit mutuel Nord Europe via sa caisse solidaire : grand merci ! L’apport en fonds propres de la Fondation Auteuil est conséquent, mais nous avons le concours de la Région à hauteur de 30% de l’investissement total de 6,5 M€. Même participation pour la Caisse des dépôts. Nous allons tenter d’élargir encore le cercle des mécènes, il nous reste 400 000 € à rassembler.”

 

1. Les Weppes sont une région située entre Lille et La Bassée.

 

Contact : Diane Labrousseau − tél. : 06 75 42 01 68.

 

 

Indelec s’agrandit sur Le Raquet à Sin-le-Noble

 Déjà leader français du paratonnerre depuis 55 ans, et consacrant 75% de sa production à l’export pour un CA 2011 de 25 M€, le Douaisien Indelec, dirigé par Arnaud et Bertrand Lefort, avait besoin de s’étendre. Le nouvel écoquartier du Raquet, qui se construit en ce moment entre Douai et Sin-le-Noble, jouxtant l’entreprise, l’occasion était belle d’édifier là un bâtiment sur ce nouveau territoire que la CA du Douaisis met à disposition des entreprises notamment. Cette extension répond au besoin d’héberger dans de bonnes conditions Indelec région Nord dont le marché est en expansion au plan national et régional. Le chantier n’aura duré que cinq mois pour un investissement de 700 000 €. Le bâtiment est en BBC, dû à l’architecte Yann Tiberghien. C’est donc la première implantation industrielle sur le Raquet mais une réserve foncière de 5 000 m2 attenante est prête à assurer une autre extension plus tard. Le Raquet disposera par ailleurs d’un écoparc qui lui aussi pourra accueillir des entreprises.

 

D.R.

Le nouveau bâtiment d'Indelec construit en BBC.