Un colloque pour mieux gérer l’azote et améliorer la qualité de l’eau
Jeudi 6 février à Méaulte, Agro-Transfert présente les résultats du programme Gazelle. Cette initiative a pour objectif de soutenir les agriculteurs dans l'optimisation de la gestion de l'azote.
Le 6 février à Méaulte, Agro-Transfert et ses partenaires organisent un colloque pour présenter les résultats du programme Gazelle, mené à titre expérimental depuis 2020. Cette initiative a pour objectif de sensibiliser et soutenir les agriculteurs dans l'optimisation de la gestion de l'azote, afin de limiter la pollution des ressources en eau.
L’expérimentation trouve son origine dans le cadre de la directive nationale «nitrate», qui vise à réduire la pollution de l’eau en incitant notamment les agriculteurs à améliorer leur gestion de l’azote. Un travail décliné en région. En 2018, «la Dreal et la Chambre d'agriculture ont confié à notre structure le pilotage d’une action permettant la création de références locales», explique Marion Delesalle, responsable du programme Gazelle et cheffe de projet chez Agro-Transfert.
C’est la démarche de gestion par des objectifs de résultats qui est adoptée dans le cadre du projet Gazelle d’Agro-Transfert. Son originalité, réside dans sa méthodologie : si les autorités ont fixé des objectifs, aucune méthode spécifique n’a été imposée aux exploitants pour les atteindre. «Ce choix est particulièrement pertinent dans les Hauts-de-France, où cohabitent des systèmes de production et des types de sols très variés», souligne-t-elle.
Une phase de test
Entre 2020 et 2021, Agro-Transfert a posé les bases du programme. «Nous avons identifié les outils d’animation les plus adaptés, sélectionné les sites pilotes et défini les étapes d’accompagnement les plus pertinentes», résume Marion Delesalle. À partir de 2022, une phase test a été déployée auprès de quatre groupes pilotes situés dans le Nord et le Pas-de-Calais, l’Oise, la Somme et l’Aisne.
«L’objectif était de représenter la diversité des exploitations et des sols, tout en impliquant des animateurs aux profils variés», indique-t-elle. Dans l’Oise, par exemple, un collectif d’une dizaine d’agriculteurs a été accompagné par une animatrice territoriale, néophyte dans le conseil agricole. «Le groupe a très bien fonctionné : un véritable lien de confiance s’est établi entre les participants», note Marion Delesalle.
Cette dynamique vise également à convaincre les collectivités locales d’adopter cette démarche. «L’animateur joue un rôle clé : il doit répondre aux questions, effectuer des prélèvements sur le terrain et construire un tableau de bord… cela permet à des collectivités de nouer une relation différente avec les agriculteurs, de créer un collectif pour agir ensemble», analyse celle qui insiste également sur la détermination des exploitants. «Ils étaient très motivés à l’idée de montrer qu’ils ne sont pas des pollueurs et qu’ils souhaitent réellement agir», observe-t-elle.
Une restitution en février
Le 6 février prochain, les quatre animateurs partageront donc leurs retours d’expérience. Cet événement marquera à la fois la clôture de l’expérimentation débutée il y a cinq ans mais aussi le début d’une nouvelle phase. «Dès 2025, nous serons prêts à accompagner, former et soutenir les collectivités et les animateurs dans le déploiement de cette démarche», affirme Marion Delesalle.
Une aide indispensable, car si la méthodologie et les outils d’animation utilisés sont reproductibles, chaque groupe est unique. « L’animateur devra créer des références locales adaptées aux besoins des agriculteurs. C’est une opportunité pour les collectivités qui souhaitent améliorer la qualité de l’eau tout en renforçant les liens avec le monde agricole», annonce Marion Delesalle.