Sequedin : KSB, un industriel engagé dans l'écoconception
Le groupe allemand KSB veut faire de Sequedin un site exemplaire, vitrine de son savoir-faire dans les pompes industrielles. Dirigée par Nicolas Douaud, l'usine a battu des records en 2021 avec plus de 47 000 unités fabriquées.
Emanation des Pompes Wauquier créées à Lille en 1861, rachetées par plusieurs entreprises dont les Pompes Guinard, le site de Sequedin est arrivé entre les mains du groupe allemand KSB en 1986. Depuis, il ne l'a plus quitté. Spécialisé dans les pompes, la robinetterie industrielle et les systèmes associés, le groupe, fondé en 1871 en Allemagne, réalise près de 2,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour 15 000 salariés.
Au total, 39 sites de productions
donc 4 en France et une présence dans 17 pays. Avec, à
Sequedin, un savoir-faire spécialisé dans la fabrication de pompes
submersibles à destination des grands acteurs de l'eau comme des
exploitants et distributeurs.
«Nous
avons également un atelier de services à Spycker, près de
Dunkerque. Nos marchés sont ceux de l'équipement de bâtiments, du
transport de l'eau, de la conversion énergie et du traitement des
eaux usées», détaille Nicolas Douaud, directeur du site depuis huit ans. Chaque
année, environ 1 600 t de fonte et 120 d'inox sont usinées.
Deuxième
plus important site français
après celui de La Roche-Chalais en Dordogne, Sequedin réalise 50 M€
de chiffre d'affaires (sur les 315 du CA total français du groupe)
avec une production la plus locale possible : 67 fournisseurs viennent des Hauts-de-France. Et 90% des pièces produites à Sequedin sont usinées
en interne.
80%
du CA à l'export
Cet
usinage de précision est guidé par des normes très précises,
notamment sur les pompes utilisées dans des environnements à
risque. Toutes sortes de liquides peuvent passer par les quatre types
de pompes produites sur le site régional. C'est KSB qui fournit, par
exemple, les pompes alimentaires chez Heineken, celles du traitement
des eaux chez Noréade, ou encore celles du Mont-Saint-Michel et du
Trocadéro.
«On
se sert toujours de pompes mais on ne les voit pas ! On constate que
les eaux sont de plus en plus chargées. L'imbouchabilité des pompes
est indispensable : quand elles sont bouchées, c'est une vraie perte
d'argent pour les exploitants», explique le directeur. Au total, une
soixantaine de pièces sont nécessaires pour la fabrication d'une
pompe.
Avec
un chiffre d'affaires à 80% à l'export – principalement vers
l'Allemagne, les Etats-Unis et le Canada –, KSB souffre évidemment
de délais de livraison plus importants et d'une augmentation du prix
des matières premières. Mais, pour autant, le site de Sequedin est en
croissance permanente et investit chaque année 1,5 million d'euros :
«Le
chiffre d'affaires a diminué en 2020 car nous n'avons pas pu
produire avec la crise sanitaire, mais on a des ambitions
d'investissements sur le site, notamment par des agrandissements. Si
nous voulons changer de dimension, on investira 13 M€ au cours des
prochaines années», précise Nicolas Douaud.
Etre
le moins polluant possible
Implantée
sur 16 000 m2, l'usine devrait s'étendre sur 4 000 m2
supplémentaires. De 131 salariés en 2016, l'usine est passée à
153 aujourd'hui, avec un objectif de 20 collaborateurs
supplémentaires en 2025. «On
mise beaucoup sur nos partenariats avec le monde académique et nous
avons une politique RSE prédominante. Le groupe veut faire de Lille
une usine vitrine, au top du digital. On travaille aussi à optimiser
avec les fonderies dès la conception du produit», se réjouit Nicolas Douaud. D'ailleurs, le site est sans papier depuis
quatre ans et le directeur va investir dans une cabine de peinture
zéro déchet.
«L'industrie
évolue, on essaie d'être les moins polluants possibles en
réfléchissant davantage à notre impact environnemental, à la durée de vie
des pompes...» KSB équipe également ses pompes d'un moteur moins consommateur
d'énergie. Une démarche engagée que Nicolas Douaud s'applique à
mener dans une industrie créatrice d'emplois et de valeurs.