Sdez réinvente le métier de blanchisseur
Plus de 200 ans d’existence et un esprit de start-up dans l’âme. Sdez, à Bondues, passé de blanchisseur local à la location, l’entretien de linge frais et l’équipement d’hygiène, modernise un métier d’hier pour l’adapter aux évolutions actuelles.
Créée en 1816 et près d’une dizaine de générations plus tard, l’entreprise installée à Bondues est bien ancrée dans le paysage local, dirigée aujourd’hui par Sébastien Sdez qui détient 100% du capital. Si son marché historique se cantonnait à la livraison et au blanchiment des draps de coton pour les professionnels, il s’est élargi dès 1975 à l’entretien et à la location de vêtements de travail en entreprise, un marché toujours très présent. Etablissements de restauration, industrie, agroalimentaire… Sdez s’occupe de 2,5 millions d’articles de linge plat (serviette, nappe…) et de 500 000 vêtements, pour un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros, en croissance de 10% sur les dernières années. Une croissance rendue possible par les achats successifs de blanchisseries locales, à l’image de la dernière acquisition de janvier dernier : Klein à Saverne, dans le Bas-Rhin. Cette entreprise – elle aussi familiale –, créée en 1929 et qui assure également une prestation de location-entretien de vêtements de travail pour un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros, devient ainsi le 10e site de production de Sdez. «Notre stratégie ? Collaborer avec des confrères sur des activités familiales de longue date. Nous sommes très attentifs à l’emploi local que nous préservons à chaque fois», confirme Sébastien Sdez.
Au total, dix sites de production – dont un en Belgique – et une usine flambant neuve à Chavanod, inaugurée l’an dernier, suite au rachat de l’entreprise Carmin en 2010. «Nous avons construit un nouveau bâtiment, cette usine est l’avenir de notre métier. Nous pourrions croître plus vite en consolidant des marchés locaux, mais nous recherchons de belles opportunités pour couvrir progressivement le territoire. Nous préférons croître bien plutôt que vite et mal», précise Julien Bailleau, directeur commercial et marketing. Certes, ces affaires familiales sont de moins en moins nombreuses en France, plutôt orientées vers l’hôtellerie et la restauration, mais un rachat par une entreprise comme Sdez permet aussi au métier de perdurer et au groupe d’évoluer vers d’autres marchés, comme les produits d’hygiène : lavage et essuyage des mains, hygiène sanitaire, fontaine à eau, propreté des sols… Chaque semaine, ce ne sont pas moins de 5 000 clients qui sont livrés grâce à une flotte de 80 camions.
«Nous préférons croître bien plutôt que vite et mal»
Ecodurabilité et numérique
Conçus pour durer plusieurs années et résister à plus de 60 cycles de lavage, les vêtements de travail loués et entretenus par Sdez s’inscrivent dans un processus écodurable, notamment grâce à un entretien moins consommateur d’eau. En douze ans, SDEZ a réduit sa consommation d’eau de 55%. Et a fait du numérique, une valeur ajoutée : chaque vêtement est équipé d’une puce RFID (un investissement technologique d’1,5 million d’euros) pour connaître sa durée de vie. «Une tendance de fond s’opère : le vêtement de travail a aussi un rôle social et il y a un rôle accru de la prise en charge du confort», poursuit Julien Bailleau. Une tendance qui incite Sdez à innover, tant dans les matières que dans les coupes ou les couleurs. Terminé le bleu de travail à proprement parler, place aux vêtements plus sobres. «Notre métier est invisible mais indispensable pour nos clients. Si un boulanger n’a pas son vêtement, il ne peut pas travailler. Si un hôpital n’est pas livré en draps, il ne peut pas recevoir de patients.»
Asseoir le marché français avant d’exporter
«Le chiffre d’affaires à l’export est en croissance mais n’est pas significatif dans les ventes. Nous avons déjà beaucoup à faire en France. Le Sud et l’Ouest sont le futur de l’entreprise», précise Julien Bailleau. Fière de ses origines régionales, Sdez poursuit donc son expansion, faisant de son ancrage familial une différence de taille par rapport aux groupes cotés en Bourse ou détenus par des fonds d’investissement. Et fait partie des rares ETI (entreprise de taille intermédiaire) du paysage économique régional, avec un effectif de 450 salariés répartis partout en France.