Saône-et-Loire : 270 000 € pour des projets d’alimentation locale et sociale
Un appel à projets, dans le cadre du plan France Relance, veut favoriser l’accès à une alimentation saine et locale pour les personnes isolées ou en situation de précarité.
La crise sanitaire fait l’effet d’un puissant révélateur des inégalités sociales et territoriales, notamment dans le domaine de l’alimentation. L’un des volets du plan France Relance vise, justement, à pallier partiellement ces inégalités. En Saône-et-Loire, la préfecture, qui coordonne France Relance, a confié la gestion de ce volet, doté d’un budget limité de 270 000 €, à la direction départementale des territoires (DDT). Celle-ci fait appel aux agents économiques locaux pour apporter des réponses proches du terrain. Agriculteurs, maraîchers, épiciers, producteurs peuvent proposer leur projet. « Nous avons lancé un appel à projets le 8 février dernier. Nous examinerons les premiers dossiers après le 30 avril. Dans un second temps, nous sélectionnerons d’autres dossiers déposés avant le 16 juillet prochain », note la DDT.
Peu de dossiers reçus à ce stade
L’administration s’est volontairement abstenue de donner une définition précise d’une « alimentation saine », afin de laisser le plus de latitude possible aux porteurs de projets, quitte à faire évoluer les dossiers avec des suggestions pour en renforcer tel ou tel aspect. Les premiers dossiers, pourtant, demeurent peu nombreux à ce stade. « Nous avons reçu un dossier d’un groupement d’agriculteurs qui veulent ouvrir un magasin de producteurs. Une TPE également, qui compte proposer des ateliers de cuisine. Pour chacun de ces projets, nous avons proposé de renforcer la composante sociale. Les agriculteurs proposeront des paniers à prix réduit pour les personnes fragiles économiquement, et la TPE se rapproche d’un EHPAD pour élargir son public », commente Nathalie Delara, qui suit le projet au sein de la DDT de Saône-et-Loire.
Les aides peuvent porter sur des investissements matériels - des chambres froides, un camion de livraison), ou immatériels : aide à la réalisation d’études de marché, aménagement de locaux, montée en gamme logicielle, etc. Dans tous les cas, l’opération actuelle ne court que sur 2021 et ne sera, a priori, pas reconduite en 2022.
Une couverture territoriale contrastée
L’accès à l’alimentation de qualité pour les publics en précarité passe, le plus souvent, par des épiceries sociales et solidaires. Or, la Saône-et-Loire connaît une couverture très contrastée en la matière. Certaines zones sont très bien couvertes, comme le Chalonnais, l’Autunois, le Tournugeois, ou la Bresse. Du côté de Montceau, du Creusot ou de Mâcon, la couverture est plus faible, partielle, quand elle est quasi absente de certaines zones rurales. C’est l’un des enjeux de l’opération en cours que d’améliorer cette couverture.
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel