Saint-Saulve : l'expertise de SAP à destination du monde médical
Cette entreprise discrète du Valenciennois est l'un des leaders dans la conception, la production et la commercialisation de dispositifs de haute technologie à usage unique. Aiguilles, cathéters, sondes d'intubation... A Saint-Saulve, SAP, ETI française du groupe Vygon, fabrique chaque année cinq millions de produits.
Il faut montrer patte blanche pour entrer dans les laboratoires de SAP (pour Santé Assistance Promotion) : la moindre poussière qui entrerait dans l'un des dispositifs peut nuire aux actes chirurgicaux. A la tête depuis trois mois de cette grosse PME de 170 collaborateurs, Baptiste Wattiez, un ancien de la métallurgie qui a totalement changé de domaine : «L'entreprise n'est pas très connue. C'est un de nos enjeux de mieux la faire rayonner et de montrer son attachement au territoire.» Et en effet, si SAP est aujourd'hui dans un bâtiment récent de 11 000 m², l'usine historique, en 1978, était tout simplement... de l'autre côté de la route. Depuis près de 50 ans, SAP a toujours eu son siège à Saint-Saulve.
L'entreprise
appartient au groupe Vygon,
créé en 1962 et qui emploie 2 350 collaborateurs à travers le
monde. Sur les 11 usines du groupe, huit sont en Europe, dont cinq en
France : dans l'Hérault, en région parisienne (logistique et siège
social) et en Hauts-de-France à Saint-Saulve donc, mais aussi à
Avesnes-sur-Helpe. Un vrai ancrage territorial pour le groupe
spécialisé dans la conception, la production et la
commercialisation de dispositifs médicaux de haute technologie à
usage unique. Centres hospitaliers, établissements de soins,
structures de soins à domicile... en sont les clients.
Si
l'entreprise fait face à des concurrents mondiaux (de type GSK), qui
se lancent dans des grandes séries, elle mise sur sa flexibilité,
avec des lots de taille adaptable et sur sa réelle expertise en
néonatalogie, service pour lequel SAP a développé un produit
spécifique pour les prématurés, le Nutrisafe.
Traçabilité
et qualité
Qu'il
s'agisse d'aiguilles ou de cathéters, tout est fabriqué à
Avesnes-sur-Helpe, pour être ensuite assemblé à Saint-Saulve, où
les 170 collaborateurs préparent les sets destinés aux actes
médicaux ; sets qui peuvent contenir jusqu'à 25 composants à usage
unique. «Nous
préparons 5 millions de sets personnalisés chaque année pour un
chiffre d'affaires de 20 M€,
dont 85% en Europe»
explique Baptiste Wattiez.
Une
fois préparés, ces sets partent pour le centre de stérilisation en
région parisienne. «La
sécurité du patient est l'axe principal de notre entreprise. Avoir
un set où les pièces sont toujours organisées de la même manière
est une sécurité pour les soins. Et on gagne en temps de prise en
charge du patient.»
Des
gestes simples à la simple désinfection en passant par la pose d'un
cathéter sous infiltration, les produits de SAP sont aussi bien
utilisés par l'infirmière que par le chirurgien. Avec derrière, un
enjeu de traçabilité primordial : «Si on fabrique 1 000
pièces et qu'il manque une seringue dans le container, oui c'est
très grave. L'opérateur ne doit faire aucune erreur. Nos challenges
? Un niveau d'exigence réglementaire européen où il ne doit y
avoir aucune interaction entre deux composants».
Si
le Covid a marqué un ralentissement de l'entreprise avec les reports
d'opérations, il a permis de performer sur les produits d'intubation
– «les ventes ont été multipliées par cinq» – et les
produits d'urgence comme les masques, les abords de voie
respiratoire, les kits d'intubation d'urgence, etc. En 2019, le
secteur des technologies médicales (dispositifs médicaux et
dispositifs de diagnostic in vitro représentait en 2019 environ 30
milliards d'euros pour environ 200 entreprises, à plus de 90% de
PME1).
Une
quinzaine de recrutements prévus
Pour
soutenir la croissance de 3 à 5% prévue en 2022, Baptiste Wattiez
va agrandir les équipes. Une quinzaine de recrutements sont prévus en
production, logistique et qualité. «Je souhaite développer
davantage l'apprentissage. On a tendance à dire que le milieu du
médical est complexe. Je veux faire de SAP une école des
métiers de la santé, nous sommes prêts à former les
candidats. Nous nous sommes d'ailleurs rapprochés d'Eurasanté pour
mettre en place des formations pour les personnes qui arriveraient ou
qui souhaitent se reconvertir.»
Source
: Snitem