Roncq : Oley Workshop, la van life avec une touche nordiste

Au-delà d'être devenus associés, Edouard Raes et Romain Mobon ont en commun cet amour des beaux matériaux et un esprit baroudeur. Ils se sont rencontrés à des milliers de kilomètres des Hauts-de-France, en Nouvelle-Zélande, qu'ils ont traversée en van, un moyen de locomotion très démocratisé là-bas ainsi qu'en Australie, contrée qui a vu leur naissance dans les années 1970.

Bien loin de l'image un peu désuète que peuvent avoir les camping-cars, la van life devient de plus en plus tendance en France et séduit aussi bien les couples que les familles, avec une envie de liberté largement exacerbée avec la crise du Covid. Les chiffres l'attestent : de 2020 à 2021, le marché du van a progressé en France de près de 50% avec 13 000 unités vendues, dont la moitié à des primo-accédants.

Des homologations indispensables

«On a acheté un vieux Volkswagen Transporter qu'on a retapé aux normes françaises. Ce n'est pas si facile que ça en a l'air : il faut s'adapter aux courbes du véhicule, l'aménagement doit être robuste et respecter les homologations», explique Romain Mobon. Et en matière d'aménagement, les règles sont plutôt strictes : la nouvelle réglementation oblige les propriétaires ayant opté pour un aménagement fixe à transformer leur véhicule utilitaire en véhicule de loisir dit VASP. «Des clients ont envie d'aménager eux-mêmes leur van, puis nous sollicitent pour qu'on homologue leur véhicule. C'est aussi un service que l'on propose.»

La revente de leur van et les mails encourageants à la suite ont donné envie de passer à la vitesse supérieure. C'est de cette expérience qu'est née Oley Workshop, avec l'envie de démocratiser la van life en France et de proposer autre chose que des vans aménagés en grande série. Et comme le Covid les a empêchés de voyager, ils se sont dit que c'était le bon moment pour créer, en juin 2021.

Le marché des aménageurs de vans est encore naissant – même si le nombre d'aménageurs a doublé en trois ans – et Oley Workshop trouve rapidement ses adeptes : «On est passé d'une demande par mois à une dizaine. Il a fallu apprendre à tout faire !» Les deux associés embauchent rapidement un menuisier-ébéniste et un alternant en menuiserie.

L'atelier réalise l'ensemble des aménagements de A à Z : plomberie, gaz, création des meubles en bois sur mesure selon les demandes des clients. «Nous avons des fournisseurs locaux pour les boiseries. Nous avons aussi besoin de cuivre, de liège... Notre isolant provient de tissus recyclés ; 90% de l'aménagement est en bois», poursuit Romain Mobon, soucieux de s'ancrer dans une démarche écologique.

Les mains dans le cambouis

De véhicules de type petits utilitaires à ceux allant jusqu'à 4,5 mètres de long – de véritables habitats nomades –, Oley Workshop a vu ses commandes exploser ; l'atelier a déjà réalisé 16 vans depuis sa création. «Ce sont des personnes qui ont envie de retourner aux sources, de redécouvrir des régions», analysent les créateurs.

Si Romain et Edouard sont force de proposition quant aux aménagements que peuvent vouloir leurs clients, ils veulent surtout continuer à mettre les mains à la pâte : «Nous, ce qu'on veut, c'est être dans l'atelier. On pourrait embaucher plus, mais cela impliquerait de rester davantage dans le bureau. On est des passionnés.» D'ailleurs les délais s'allongent : il faut patienter entre six et douze mois en moyenne pour obtenir son van. La preuve que les habitants des Hauts-de-France s'imprègnent de la van life !