Rencontre avec un cordonnier connecté
Olivier Mestdag, de l’Atelier du cordonnier à Houplin-Ancoisne, est un artisan qui mêle la tradition à la modernité. Professeur à la Chambre des métiers et de l’artisanat, il enseigne à ses élèves le goût du travail bien fait.
Cela fait maintenant quatre ans qu’Olivier Mestdag est à la tête de son propre commerce. Après avoir étudié la mécanique, il s’oriente vers son métier de cœur : la cordonnerie. «Mes deux frères étaient cordonniers, j’ai donc appris sur le tas avec des artisans. Je me suis beaucoup intéressé au métier. En 2008, j’ai quitté l’entreprise pour laquelle je travaillais. J’avais envie d’ouvrir ma propre affaire», raconte-t-il. D’une expérience malheureuse – il déniche un magasin à Lambersart, persuade une banque et, finalement, le propriétaire le vend entre-temps –, il en tire un énorme bénéfice. «J’ai visité une cordonnerie à Paris, le propriétaire vendait l’ensemble de son matériel ! J’ai récupéré 40 ans d’expérience… Et en plus, tous les outils étaient pour un gaucher comme moi. C’est plutôt rare, c’est comme un signe !» Olivier Mestdag réaménage donc son garage pour y installer son commerce, à Houplin-Ancoisne.
Du site vitrine au site marchand. «Je ne suis pas une bête en informatique, mais je m’y intéresse. J’ai donc bidouillé pour créer mon premier site et la Chambre des métiers m’a rapidement conseillé de passer à un site marchand.» Un prestataire de services se charge des éventuelles pannes, mais le reste du site est alimenté par Olivier Mestdag : prix, photos, descriptifs… «On y trouve tout ce qu’il y a dans mon commerce. Je propose aussi aux clients de m’envoyer leurs chaussures ou leur maroquinerie par courrier, je leur renvoie réparées. Ou bien de les déposer dans des relais et dépôts. Le tout, c’est de faire venir les clients ! Internet, c’est une publicité gratuite, même si c’est du temps et de l’organisation. Et en plus, on pollue moins avec Internet qu’avec du papier.» Il est référencé par Google, se géolocalise sur Google Maps… Tant et si bien que son commerce arrive en première référence. Il s’est aussi créé une page Facebook. «Au départ, remplir la base du site est fastidieux. Mais avec une formation ou si on s’intéresse à l’informatique, c’est vraiment réalisable. Cela ne m’a coûté que la création de l’interface du site. Je ne comprends même pas que tous les commerces ne s’y soient pas mis !