"Promesse de Fleurs" récolte la graine du succès
Il n'y a jamais eu une telle effervescence chez "Promesse de Fleurs" à Houplines. De 50 salariés, le pépiniériste est passé à 150 durant le confinement, avec des chiffres jamais réalisés sur cette période. Alors que la fin de la saison de jardinage arrive, Pascal Griot a encore du mal à percevoir pleinement l'hypercroissance de l'activité.
Pépinière numéro n°1 dans la vente de plantes pour le jardin en ligne, Promesse de Fleurs avait déjà pris le virage du digital depuis de nombreuses années, mais a dû faire preuve de davantage d’ingéniosité pour satisfaire les envies de jardiner des Français en confinement. Quand il reprend cette affaire familiale il y a une dizaine d’années – alors appelée “Schryve Jardin” et auparavant “La Graineterie d’Hazebrouck” dans les années 1950 –, l’ambition de Pascal Griot, ancien cadre dans la grande distribution, est forte : faire de ce vépéciste en plantes un acteur incontournable du web. Depuis 2008, la croissance tourne autour de 27% chaque année. Et Pascal Griot d’admettre : «Je pense que 2020 sera probablement une de nos meilleures années. Les Français coincés chez eux ont eu envie de jardiner et les premières semaines, les jardineries étant fermées, nous avons bénéficié d’un report de clients.» Mais surtout la clientèle, déjà fidèle (française à 90%), a accru ses achats et de nouveaux clients ont réalisé des commandes. «L’ensemble du marché est en ébullition. Si les clients viennent chez nous, c’est parce qu’ils ne trouvent pas ailleurs ce qu’ils peuvent trouver ici. Le jardin, c’est très technique, il y a un vrai besoin de conseils», ajoute-t-il. Les 2 000 m2 de serres en témoignent, remplies de plantes pour le jardin, de vivaces et d’arbustes en tous genres : un approvisionnement anticipé par Pascal Griot dès le mois de janvier. Alors que la haute saison pour “Promesse de Fleurs” oscille habituellement entre mi-mars et fin avril, l’entreprise a dû faire face à 15 000 commandes par semaine lors du confinement (contre 4 000 en période normale !) et recruter en catastrophe. «Du jour au lendemain, notre activité a triplé. Il a fallu s’adapter en permanence, en faisant face aux fermetures de fournisseurs et aux délais de livraison rallongés», se rappelle le dirigeant.
Entre 20 et 25 CDI d’ici fin 2020
Etonnamment, recruter semble avoir été plus simple que d’habitude : «Beaucoup de personnes ne voulaient plus tourner en rond chez elles. On s’est retrouvé avec des familles entières qui venaient travailler ici, à Houplines. Sur la période, nous avons recruté
une centaine de personnes pour assurer la préparation des commandes, mais aussi le service après-vente puisque nous avons reçu près de 1 000 appels par jour ! Les équipes travaillaient de 5h30 du matin à 20h, sept jours sur sept. Pour être franc, j’ai retrouvé l’adrénaline des hautes cimes et des sports extrêmes que j’ai pratiqué en étant plus jeune !» Avec une gamme de 15 000 références – dix fois plus qu’une jardinerie traditionnelle –, “Promesse de Fleurs” a enregistré une plus belle affluence du côté du potager plutôt que sur les plantes vivaces. Avec un approvisionnement à 60% en France, 30% en provenance du Benelux et le reste en grand import (Allemagne, Italie, Espagne…), l’entreprise mise à la fois sur la qualité et la diversité de ses références. Pascal Griot reste prudent : «Je pense qu’il y aura une accélération sur le développement d’Internet comme lieu de vente, mais la part du web ne représente que 5% du marché global de la vente de plantes. Il y a donc des progrès à réaliser ! Jusqu’à il y a deux mois, je ne croyais pas forcément au retour en force du jardin, mais aujourd’hui la demande perdure et j’ai le sentiment qu’il en restera quelque chose. On verra ce qui se passera à l’automne.»
Vers une extension de surface
Déjà à l’étroit sur la surface actuelle de 5 hectares, Pascal Griot est en plein aménagement de serres en face de l’endroit actuel de la pépinière. Avec un chiffre d’affaires de 7 M€ en 2019 – et probablement une croissance d’au moins 50% sur 2020 –, “Promesse de Fleurs” prévoit encore un accroissement de ses effectifs, à raison d’une vingtaine de CDI.