Prisons: après 10 mois de hausse, le nombre de détenus en légère baisse au 1er août

Le nombre de détenus en France a légèrement fléchi au 1er août, tout en restant très élevé, avec 78.397 personnes incarcérées, contre 78.509 le mois précédent, selon des chiffres...

la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhone, le 8 juillet 2024 © OLIVIER CHASSIGNOLE
la maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhone, le 8 juillet 2024 © OLIVIER CHASSIGNOLE

Le nombre de détenus en France a légèrement fléchi au 1er août, tout en restant très élevé, avec 78.397 personnes incarcérées, contre 78.509 le mois précédent, selon des chiffres du ministère de la Justice consultés samedi.

Ce fléchissement de la population carcérale intervient après 10 mois de hausse.

Mais ce chiffre demeure très élevé alors que les prisons françaises ne comptaient que 62.021 places disponibles au 1er août. En un an, la population carcérale a progressé de 5,6%.

Conséquence de cette surpopulation carcérale, 3.473 détenus sont contraints de dormir sur un matelas posés à même le sol, contre 2.383 il y a un an.

La densité carcérale globale s'établit à 126,4%. Mais dans les maisons d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, elle atteint 151,6%. Elle atteint ou dépasse même les 200% dans 15 établissements ou quartiers.

Parmi les personnes incarcérées, 20.210 sont des prévenus, en détention dans l'attente de leur jugement définitif.

Au total, 95.381 personnes étaient placées sous écrou au 1er août. Parmi elles, on compte 16.984 personnes non détenues faisant l'objet d'un placement sous bracelet électronique ou d'un placement à l'extérieur.

La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en termes de surpopulation carcérale, en troisième position derrière Chypre et la Roumanie, selon une étude publiée le 6 juin par le Conseil de l'Europe.

Des mesures ont pourtant été prises pour tenter de remédier à ce problème, telles que l'interdiction des peines de prison de moins d'un mois, l'aménagement des peines ou encore le développement du travail d'intérêt général. Mais celles-ci s'avèrent insuffisantes.

L'exécutif table aussi sur la construction de 18.000 places de prison d'ici 2027 pour porter la capacité à 78.000 places opérationnelles. Outre le fait que cet objectif a pris un sérieux retard et semble déjà obsolète au vu de la situation, de nombreux acteurs et observateurs estiment que cela ne résorbera pas le problème.

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