Prison pour les plus gros narcotrafiquants: Darmanin dévoile son choix

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin doit dévoiler jeudi soir quelle prison accueillera d'ici à fin juillet les cent narcotrafiquants les plus dangereux, dans un...

Le ministre français de la Justice Gérald Darmanin lors d'une visite du centre pénitentiaire de Saint-Maur, près de Châteauroux, dans le centre de la France le 28 février 2025 © Charles Bury
Le ministre français de la Justice Gérald Darmanin lors d'une visite du centre pénitentiaire de Saint-Maur, près de Châteauroux, dans le centre de la France le 28 février 2025 © Charles Bury

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin doit dévoiler jeudi soir quelle prison accueillera d'ici à fin juillet les cent narcotrafiquants les plus dangereux, dans un nouveau régime carcéral d'isolement extrêmement strict.

Le garde des Sceaux donnera le nom de l'établissement pénitentiaire retenu pour cette future prison de haute sécurité spécialisée au journal télévisé de 20H00 de France 2 jeudi, une annonce repoussée de 24 heures en raison de l'allocution du président Emmanuel Macron mercredi soir.

Quatre prisons sont en lice: Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), la maison centrale de Saint-Maur (Indre), le centre pénitentiaire d'Alençon-Condé-sur-Sarthe (Sarthe) et la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône).

M. Darmanin a visité les quatre établissements. Lors de sa dernière visite vendredi à Saint-Maur, il a présenté un calendrier prévisionnel d'ici à son ouverture prévue le 31 juillet: "un mois, un mois et demi de travaux, notamment de travaux technologiques pour ne pas qu'on communique vers l'extérieur".

L'arrivée des prisonniers est prévue "entre mai et juin", pour une incarcération "de façon définitive" des "100 premiers narcotrafiquants" au 31 juillet.

En attendant, le narcotrafiquant Mohamed Amra, qui était l'homme le plus recherché de France et a été arrêté en Roumanie, a été incarcéré dans le centre déjà ultra-sécurisé de Condé-sur-Sarthe après sa remise à la France.

Son cas, après son évasion sanglante qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires en mai 2024, a plusieurs fois été invoqué par M. Darmanin pour justifier la création d'une nouvelle prison destinée aux trafiquants de stupéfiants, dont le régime carcéral d'isolement est inspiré de la lutte anti-mafia en Italie.

Ce "régime de détention très strict" a fait l'objet d'un amendement à la proposition de loi sur la lutte contre le narcotrafic, qui a été adopté mercredi par la commission des lois de l’Assemblée nationale, s'est félicité le ministre sur X.

L'amendement comprend des mesures telles que des fouilles intégrales après tout contact avec l'extérieur, des parloirs équipés d'hygiaphone ou encore un accès limité au téléphone. Les détenus pourraient être affectés dans cette prison sur décision du garde des Sceaux pour une durée de quatre ans, renouvelable.

Ces dispositions ont été dénoncées par l'Observatoire international des prisons qui les juge "attentatoires aux droits fondamentaux".

Mercredi, M. Darmanin a reçu les organisations syndicales pénitentiaires et de magistrats à la Chancellerie alors que le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche) avait lui décliné l'invitation, déplorant dans une lettre ouverte l'absence de "consultation préalable des organisations représentatives" pour son plan "narcoprison".

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