«Pour être efficace, un bâtiment ne doit pas être en roue libre»

Aujourd'hui, les pertes d'énergies en France représentent l'équivalent de deux centrales nucléaires qui tournent à plein régime... Il est donc urgent de passer à la vitesse supérieure et les entreprises l'ont bien compris, poussées par les réglementations qui leur imposent la réduction de leurs consommations. Entré en vigueur en 2019, le décret tertiaire oblige les entreprises à générer 40% d'économies d'énergies avant 2030 et 60% d'ici 2050. Mais surtout, dès septembre 2022, les entreprises vont devoir déclarer leur année de référence.

Une aubaine pour l'entreprise L&Smart qui œuvre à créer des passerelles entre les systèmes décisionnels et les systèmes de Gestion Technique des Bâtiments (GTB) : «Ce qui donne de la force à un bâtiment connecté, c'est de pouvoir échanger des informations d'un coin du bâtiment à un autre. Via nos partenaires installateurs, on installe des capteurs qui permettent de mesurer l'éclairage, le chauffage, la ventilation... Il faut savoir que le chauffage représente entre 50 et 60% du budget de fonctionnement d'une entreprise, s'ajoutent ensuite la ventilation et l'éclairage» explique Louis Vanetti, fondateur de l'entreprise en 2018. L&Smart se positionne donc comme un intégrateur, capable de faire le lien entre les systèmes déjà existants.

Seuls un tiers des bâtiments sont bien équipés

Mais pour corser le tout, L&Smart ne fait pas que du bâtiment neuf : «Ce serait trop facile ! On veut pouvoir aider les entrepreneurs dans un bâtiment existant mais qui ne savent pas comment gérer leurs économies d'énergie, tout simplement parce que ce n'est pas leur métier ! Pourtant, le pôle énergie est un facteur qu'il faut maîtriser, encore plus avec les augmentations du prix du gaz que l'on connaît depuis janvier (+60%, ndlr).»

Les capteurs installés permettent donc de rendre accessibles l'ensemble des données sur une interface unique tout en instaurant des routines d'actions pour limiter par exemple, les consommations dans les bureaux où les salariés ne sont pas présents : «On peut aussi remonter les dysfonctionnements, par exemple, une pompe qui lâche. C'est une vraie démarche RSE pour l'entreprise.»

Une levée de fonds pour étoffer les équipes

«Les parcs immobiliers sont hétérogènes : chaque système est différent et c'est notre métier, de s'adapter à chaque installation. Aujourd'hui les nouveaux bâtiments sont bien conçus et consomment peu mais il y a une différence entre la construction et l'exploitation d'un bâtiment. C'est bien d'avoir un bâtiment connecté mais encore faut-il savoir s'en servir...» poursuit Louis Vanetti.

En cours de levée de fonds d'1 M€ – prévue avant l'été prochain –, L&Smart conseille pour l'instant des clients en Hauts-de-France mais ambitionne un développement rapide sur le territoire national : «Nous ne sommes qu'à 5% de notre potentiel».

La levée de fonds permettra de recruter trois ingénieurs d'ici deux ans – ainsi que des commerciaux –, pour améliorer la solution avec l'ambition de devenir un leader sur le marché français. Le site, actuellement en refonte, permettra bientôt d'avoir accès à un simulateur de retour sur investissement ainsi que sur les subventions. «Pour la mise en place de notre solution, l'entrepreneur peut bénéficier de subventions pouvant aller jusqu'à 85% mais il ne le sait pas forcément. Pour que cela fonctionne, il faut enlever toutes les barrières à l'entrée.»