Port de Dunkerque : 12 millions d’euros d’investissement pour doubler les voies ferrées dédiées au terminal conteneurs
D’ici la fin du premier trimestre 2022, le port de Dunkerque va doubler la longueur de voies ferrées du terminal conteneurs pour la porter à 850 mètres. L’objectif est d’accompagner le développement du terminal et d’augmenter toujours plus la part de conteneurs transportés par rail pour des raisons tout autant écologiques qu’économiques.
L’immense majorité des marchandises chargées ou déchargées au port de Dunkerque est acheminée jusqu’à sa destination finale par la route. Toutefois, dans les années à venir, la part du fluvial et surtout du rail est vouée à augmenter dans de fortes proportions pour des raisons autant écologiques qu’économiques. Ecologiques parce qu’un train de fret, c’est 14 fois moins d’émission de CO2 comparé à la route. Et économique parce que ce mode de transport peut permettre au port de Dunkerque d’agrandir son hinterland, c’est-à-dire sa zone de chalandise, bien plus loin que la seule région des Hauts-de-France.
Un terminal ferroutage à l'horizon 2023
Pour ce faire, le port de Dunkerque possède un bel atout : un réseau ferré déjà installé d’une centaine de kilomètres (dont une soixantaine électrifiée) qui lui appartient en propre depuis 2008, et 22 terminaux embranchés rail qui lui permettent de traiter, avec ce mode de transport, 11 millions de tonnes de marchandises, dont une grande partie de céréales. Un atout que le port s’apprête à conforter en étoffant son réseau sur les terminaux conteneurs et transmanche. «Nous privilégions, en effet, un axe de développement important sur le roulier (remorques accompagnées et non accompagnées) via le transmanche vers l’Irlande et la Grande-Bretagne et le conteneur, explique Maurice Georges, président du directoire de Dunkerque Port. Or, encore trop de conteneurs quittent le port en camion alors même que le terminal dispose d’une voie ferrée. Mais, trop courte, elle se trouve handicapée pour la réception de trains longs destinés au transport combiné, en plein développement, c’est-à-dire qui combine à la fois le rail, le fluvial et la route pour arriver jusqu’à la destination finale de la marchandise.»
Douze millions d’euros, dont huit financés par l’Etat dans le cadre du plan de relance, sont donc actuellement investis par le port, pour amener la longueur des voies ferrées à 850 mètres et obtenir ainsi une capacité de chargement de quatre trains complets, permettant la mise en place de trains combinés. La livraison de ce nouvel équipement doit intervenir à la fin du premier trimestre 2022 alors que le trafic conteneurs bat des records actuellement avec un total de 700 000 boîtes opérées pour la seule année 2021. «C’est donc aussi, clairement, un investissement destiné à accompagner le formidable développement du conteneur à Dunkerque», précise Maurice Georges.
Toujours dans cette même perspective, d’ici 2023, une douzaine d’autres millions d’euros doivent être investis dans l’aménagement d’un terminal de ferroutage à proximité du terminal transmanche. «L’idée est bien de mettre un maximum de camions en provenance d’Irlande ou de Grande-Bretagne sur des wagons, pour les acheminer jusqu’à leur destination quasi finale, précise Maurice Georges. C’est le mode de transport voué à se développer fortement dans les années à venir.» Dans le courant de l’année 2022, un appel à manifestation d’intérêt sera lancé pour choisir l’entreprise opératrice de ce futur terminal ferroutage.