Pays d'Oise et d'Halatte : le service et l'économie, les enjeux du territoire
Élu en juillet 2020 président de la Communauté de communes des Pays d'Oise et d'Halatte, Arnaud Dumontier (LR) a fait de la proximité et l'économie des enjeux forts de son mandat dont le but prioritaire est l'attractivité du territoire. Arrivé mi-mandat, il transforme peu à peu ce territoire.
Au
cœur de la Vallée de l'Oise, entre Creil et Compiègne, avec
presque la moitié de son territoire situé dans le périmètre
du Parc naturel régional Oise-Pays de France et sept de ses communes
installées sur le cours de l’Oise, la Communauté de communes des
Pays d'Oise et d'Halatte (CCPOH) est un territoire rural et proche de
la région parisienne.
À sa tête depuis 2020, Arnaud
Dumontier, fonctionnaire, maire de Pont-Sainte-Maxence et président
de l'Opac de l'Oise, a de l'ambition pour ce territoire. Une ambition
forte mais équilibrée et raisonnée, se tournant vers une économie
locale résiliente grâce aux entreprises présentes et à venir, des
services de proximité tout en créant une identité du territoire.
S'il répète qu'il est entouré par des élus de qualité et
compétents, ce président est sur tous les fronts.
L'économie : enjeu essentiel
Sur
ce territoire historiquement industriel qui a connu une perte de
dynamisme avec les fermetures d'usines dans les années 1980, l'économie se développe depuis,
soit grâce à de nouvelles implantations soit grâce aux entreprises
déjà implantées. «
L'enjeu économique est un enjeu essentiel car il est d'abord
créateur d'emplois,
explique Arnaud Dumontier. L'objectif
est de préserver les entreprises présentes tout en attirant
d'autres et créer de la recette fiscale. C'est un équilibre
essentiel. » Effectivement,
le territoire compte 1 400 entreprises parmi lesquelles de grands
noms comme Paperec (entreprise de collecte et recyclage de déchets
industriels et ménagers), Camfil (leader de la filtration d'air),
Saga Décors (filiale de Verallia) ou encore Sainte-Lucie (entreprise
agroalimentaire de fabrication, conditionnement et distribution
d’ingrédients salés et sucrés pour la cuisine).
Par ailleurs, des fleurons industriels
dynamiques en place puisque ces deux dernières années, Camfil a
investi trois millions d'euros dans une nouvelle ligne de production pour son
usine de Saint-Martin-Longueau et Sainte-Lucie a lancé la
construction d’une unité de conditionnement et de stockage
d’épices de plus de 12 000 m². Et puis il y a de nouveaux
arrivés, comme Stockomani, le géant du déstockage, avec la
construction d'un nouvel entrepôt
XXL de 63 220 m², au parc
Alata
de Verneuil-en-Halatte.
Des projets économiques d'ici 2026
Si
ce parc Alata (100 ha) - qui s'étend sur les communes de Creil et de
Verneuil-en-Halatte et accueille une cinquantaine d'entreprises et a
déjà créé 2 100 emplois pour arriver à sa version 6 - reste le
point fort du territoire, des projets se forment pour palier au
problème de disponibilité foncière. « Nous
avons perdu des entreprises qui voulaient s'agrandir mais qui ne
pouvaient pas, faute de foncier, et qui sont parties sur l'Agglomération de la Région
de Compiègne »,
note-t-il. Et quand on évoque le Zéro artificialisation net (ZAN)
annoncé par la gouvernement, le président de la CCPHO a un avis
très clair sur la question : « Il
y a une urgence de la préservation des terres, mais c'est une
construction technocratique complexe comme la France sait faire. Des
mesures sont mises en place sans prendre en compte les territoires.
Le risque est que les entreprises partent à l'étranger ou que nous
soyons en manque de logement. »
Depuis,
la collectivité possède de nouvelles forces foncières, à l'instar
du Champs de Lahyre à Pont-Sainte-Maxence, un terrain de 30 ha
acquis au second trimestre 2022, dont 18 ha pour le développement
économique et 12 ha pour la commune de Pont-Sainte-Maxence. Avec ce dernier, la
commune souhaiterait « se
donner les moyens d’une maîtrise foncière de l’ensemble, afin
de se garantir la possibilité de procéder à un aménagement
d’ensemble, structuré et planifié »,
explique Arnaud Dumontier. Le développement de ce site sera mis en
œuvre en cohérence avec le futur Pôle d’Échange
Multimoda, actuellement à l’étude. Sur cette zone, la
réalisation de
logements sur une surface d’environ 15 hectares (avec une densité
moyenne de 50 logements par hectare) et la construction du premier
lycée professionnel sont les projets phares. « Le
lycée professionnel est un projet annoncé par la Région qui serait
une bonne nouvelle pour le circuit court de l'économie, avec la
formation de nos jeunes »,
note Arnaud Dumontier. Dans le même sens, la CCPOH s'est positionnée
pour acheter le site de Lincoln Electric à Pont-Sainte-Maxence,
actuellement en vente, toujours dans l'optique de développer
l'économie.
La CCPOH se veut donc être une terre
d'accueil des entreprises. La Zac des Cornouillers de Sacy Le-Grand,
de 8 ha, récemment créée, en est un bel exemple et attire déjà
des PME avec plus de 100 demandes enregistrées et pourrait bien
devenir une nouvelle force du territoire. Cette stratégie
d'attractivité paie déjà : le numéro un de la pièce
automobile de seconde main, GPA 26, a annoncé l'installation de sa
future usine en juillet 2025 sur le territoire. « C'est un très
beau projet et une belle entreprise avec une démarche
environnementale, et qui va créer de l'emploi », précise le
président de la CCPOH. Dans un
contexte inflationniste où les collectivités sont dans une tourment
financière, Arnaud Dumontier essaie en permanence de trouver un
équilibre pour éviter l'emprunt et l'augmentation des impôts. « Le
risque avec la baisse des finances est l'effet ciseaux car il nous
faut plus de services de proximité avec moins de recettes,
explique-t-il. Dans ce
pays, il n'y pas d'anticipation, et ce peu importe les gouvernements.
Il manque un grand plan. Où va-t-on dans 20 ans ? Si on ne veut
pas toucher à la fiscalité et ne pas recourir à l'emprunt, le seul
facteur de recette est l'activité économique. »
Services de proximité et culture
Mais un territoire
est attractif s'il propose des services pour les habitants et pour
les salariés des entreprises locales. « Par exemple, pour
accueillir les nouvelles familles, nous développons des offres
périscolaires comme les crèches. En septembre, nous avons ouvert 70
places pour ce secteur », illustre-t-il. Autre exemple, le
portage de repas qui permet la distribution de 40 000 repas par an.
« Il est important d'avoir des services de proximité, et de
plus en plus». Le TAD'hom, le transport à la demande qui
transforme la mobilité, récemment inauguré, en est un autre
exemple. Et la CCPOH entend continuer dans ce sens.
Et
ces trois dernières années, la CCPOH se distingue par sa nouvelle
politique culturelle, pour une culture qui se veut être riche et
accessible. « Je crois
en la culture car elle fait partie de l'éducation de notre jeunesse
et permet de s'ouvrir au monde »,
confie Arnaud Dumontier. Cette culture se veut être accessible à la
jeunesse, aux scolaires mais aussi à tous ceux qui n'y ont pas accès
facilement, se résumant par « la
culture pour tous ».
La Manekine, à Pont-Sainte-Maxence, en est la clé de voûte : avec
une ouverture 350 jours par an et des tarifs accessibles, ce lieu offre un programme riche.
Mais pas seulement. Les travaux de sa rénovation seront lancés en
juin 2024 et marqueront un autre tournant. Respectueux de
l'environnement, La Manekine accueillera aussi le Service Jeunesse
et concourra au label « Scène nationale
», décerné
par le ministère de la Culture.
Aux Pays d'Oise et d'Halatte, les projets rythmeront les trois années à venir... pour faire de ce territoire, comme l'ambitionne Arnaud Dumontier, un « territoire où il faut bon vivre ».