Passer de l’excellence de la recherche à l’industrialisation
Le meilleur de la recherche technologique réuni en une journée à Lille : le 8 octobre, les huit IRT (Institut pour la recherche technologique) et les neuf ITE (Institut pour la transition énergétique) français se rencontraient pour rendre compte de leurs travaux.
Créés en 2012 dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA) au sein des pôles de compétitivité, les huit IRT nationaux ont des ambitions fortes dans le renforcement de la compétitivité par la recherche industrielle en France. Dans la région, il s’agit de l’IRT Railenium dédié au ferroviaire, à Valenciennes, et de l’ITE Pivert à Compiègne, spécialisé dans la chimie du végétal. «Chaque IRT a son propre écosystème, mais il est important d’aller chercher ailleurs l’innovation par un apport mutuel. Aujourd’hui, on se livre à une bataille de talents au niveau mondial et la formation s’avère indispensable», détaille Vincent Marcatté, président de l’association FIT, qui regroupe depuis 2015 les huit IRT et les neuf ITE nationaux. L’IRT Railenium, présidé depuis trois mois par Bernard Schaer, était venu présenté le 8 octobre TC-Rail, un pupitre de conduite à distance de locomotive, en collaboration avec la SNCF, Thalès, Actia Telecom et le CNES. Ce premier démonstrateur, fruit de deux ans de R&D, a d’ores et déjà été testé au printemps dernier sur un train d’essai du RER D. «Nous avons une approche centrée sur l’utilisateur, à savoir le conducteur. En phase 2, nous prévoyons d’étudier le son», détaille Emilie Masson, ingénieur et chef de projet chez Railenium. Initié fin 2017, ce démonstrateur devrait voir le jour en avril 2021, financé pour moitié par les industriels et pour le reste via le PIA. Autre projet, le Digital Open Lab, un ensemble de solutions pour contribuer à l’amélioration de la performance, de la maintenance et du suivi en temps réel des installations ferroviaires.
Répondre aux défis de demain
«La force de cette industrie, c’est son envie d’innover», ajoute Bernard Schaer, président de l’IRT Railenium, rejoint par Guillaume Boudy, secrétaire général pour l’Investissement : «De plus en plus de start-up viennent frapper aux portes des IRT et des ITE pour répondre aux enjeux de demain.» Chez Railenium, c’est notamment le cas avec la start-up parisienne SpirOps ou VapéRail (Auvergne-Rhône-Alpes). Plusieurs projets devraient rapidement voir le jour pour l’IRT régional, comme l’inspection de la caténaire à grande vitesse ou encore l’analyse de l’image par intelligence artificielle afin de détecter des anomalies sur les voies. Pour ces organismes de recherche, reste le passage le plus rapide possible à l’industrialisation. Depuis leur création, les IRT et ITE ont déposé plus de 900 brevets et logiciels, ont perçu plus de 64,4 millions d’euros de fonds européens et réalisé près de 730 transferts technologiques.