Niryo : la pépite d'EuraTechnologies qui démocratise la robotique
Il y a trois ans, le Niryo One sortait
des ateliers d'EuraTechnologies. Aujourd'hui, une nouvelle version a
été conçue par la start-up qui veut révolutionner le marché de
la robotique industrielle en France et à l'international.
En 2017, Marc-Henri Frouin, fraîchement diplômé de l'ISEN Lille, créait son entreprise et imaginait le premier robot collaboratif Niryo One, doté de six axes de rotation et destiné au monde de l'éducation et de la recherche : laboratoires, écoles, centres de formation... Distribué dans 32 pays dès 2019, ce robot a très rapidement séduit le marché international, à un point tel que la start-up réalise aujourd'hui 70% de son chiffre d'affaires à l'export.
«Le
succès du Niryo One nous a permis de comprendre une problématique
plus vaste : les industriels sont en demande de robotique, mais il
reste un problème d'accessibilité en termes de prix et
d'inaccessibilité en termes d'usage. C'est un peu une boîte noire
pour les industriels», constate Marc-Henri Frouin. Et pourtant, la robotique est une
nécessité pour rendre la production flexible tout en conservant la
valeur ajoutée des collaborateurs sur des tâches moins pénibles.
Un
premier partenariat avec Bonduelle
Si
le Niryo One a été créé pour le monde universitaire et de la
formation, une toute nouvelle version industrielle a été
développée à destination des usines
et des entrepôts :
grâce à son bras robotisé, un algorithme d'IA, une plateforme
cloud et des caméras qui permettent au robot de comprendre son
environnement, le Niryo nouvelle génération est le fruit de deux
ans de R&D.
«L'îlot
robotique est
préfiguré au conditionnement fin de chaîne. Il peut être
rapidement déployable grâce aux roulettes et facilement
reprogrammable. Nous développons pour les industriels des solutions
mécaniques, de hardware, mais aussi une interface que l'opérateur
peut facilement prendre en main», poursuit le fondateur. C'est déjà le cas chez Bonduelle, où le
Niryo a été installé sur du «pick
and place».
Plus
agile et facilement adaptable, le Niryo aurait, selon Marc-Henri
Frouin, un ROI
(retour sur investissement) estimé à moins de deux ans contre cinq
à six ans sur les autres types de robots concurrents.
100%
de croissance depuis la crise
Depuis
le début de la crise, Niryo affiche une croissance de 100% de son
chiffre d'affaires, qu'elle vient de consolider par une levée de
fonds de 3 M€ : «Nous allons accélérer sur les marchés et
ouvrir un bureau à Orléans, stratégique pour son ancrage dans la
Cosmetic Valley.» Si l'on
reproche souvent aux robots de supprimer des emplois, Marc-Henri
Frouin mise sur une montée en compétence des collaborateurs et une
alliance homme/machine : «On
parle bien de robotique
collaborative
(ou de cobotique, la collaboration entre l'homme et le robot, ndlr).
Le robot vient en soutien du collaborateur car les tâches
répétitives, plus personne ne veut les faire.»
Derrière, un reporting de productivité, une optimisation continue
grâce à la data et la connexion possible entre machines.
Industrie
4.0
Petit
frère du Niryo One, le Ned vient lui aussi d'arriver sur le marché
: avec ses 200 pièces, il est totalement assemblé à
EuraTechnologies – dans un atelier qui commence à être étroit
pour les 50 robots fabriqués chaque année – et imprimé en 3D à
partir d'amidon de maïs. La start-up compte 25 collaborateurs et
envisage de recruter une quinzaine de profils au cours des 12
prochains mois.