NectarGo veut réconcilier producteurs locaux et grande distribution
Et si la relation entre producteurs locaux et commerçants devenait aussi facile qu'un simple clic ? NectarGo a l'ambition de rendre plus fluides les échanges et de simplifier la logistique pour qu'en bout de chaîne, le consommateur ait davantage accès à des produits locaux de qualité.
Après avoir lui-même aidé au financement de start-up de l'agroalimentaire, Martin Pennel s'est trouvé assez armé pour se lancer dans son propre projet. C'est surtout avec la ferme conviction qu'il fallait rapprocher les petits producteurs des consommateurs qu'il a créé NectarGo, incubée à Euralimentaire. «Je ne suis pas issu d'une famille agricole mais je suis un passionné de nature et notamment par la pêche à la mouche !», explique-t-il.
Il
imagine d'abord un premier projet dans la logistique en fruits et
légumes avec l'idée de créer des cagettes connectées pour mesurer
la température dans les conteneurs et ainsi éviter le gaspillage
durant le transport, mais le projet est avorté faute de solutions à
mettre facilement en œuvre. «C'est
sur la fin de ce projet qu'est née NectarGo en juin 2020. Le Covid a
clairement montré le manque de résilience des chaînes de
logistique et le besoin de consommer local pour 91% des
consommateurs. C'est devenu une tendance militante.»
Amener
le local dans la grande distribution
Mais
alors que trois quarts
des Français font leurs courses en supermarché et que 65% de la food termine dans la grande distribution, seuls 1 à
2% des produits de ces enseignes sont locales. «Pourtant
il y a des centaines de producteurs à quelques kilomètres d'un
supermarché, mais l'origine d'un rayon vient de la centrale d'achat
et de sa logistique massifiée. C'est difficile pour un magasin
d'identifier lui-même les producteurs locaux.»
Et pourtant ils ne manquent pas : les Hauts-de-France comptent à
eux seuls 25 000
exploitations agricoles
(sur les 400 000 au niveau national), dont la majorité sont des
TPE/PME.
Martin
Pennel imagine alors de révolutionner le modèle : se
réapprovisionner en dehors de la centrale d'achat et proposer au
chef de rayon la possibilité d'avoir ses propres références, au
plus près de sa zone de chalandise. Mais aussi d'offrir un appel
d'air aux producteurs : «Le
producteur a des engagements de volumes, il ne décide pas de ce
qu'il plante et cela ne lui permet pas d'être bien rémunéré. Et
pour le magasin, gérer les approvisionnements locaux coûte cher en
temps et en organisation. Notre combat ? Que le consommateur pousse
la grande distribution à proposer plus de local et que l'agriculteur
reprenne la main sur la production.»
Ambitions
nationales
NectarGo
mise donc sur une révision de la logistique à l'échelle du
territoire : via une plateforme, la start-up apporte la logistique
pour connecter les magasins avec les producteurs, optimise la gestion
de commandes – le chef de rayon y effectue sa sélection comme dans
un drive classique – tout en simplifiant les étapes. En sourçant
les bons partenaires, NectarGo donne accès à des contacts
qualifiés, sans pour autant prendre de commission. Le modèle
économique, basé sur les abonnements est aussi un outil de flux.
«Le
frein pour les producteurs, c'est aussi le temps de livraison et
l'organisation. On a donc des camions qui vont chercher les
livraisons chez les différents producteurs, pour mutualiser la
prospection et la logistique», poursuit Martin Pennel.
NectarGo
compte déjà une centaine d'utilisateurs : maraîchage, produits
laitiers, boucheries, traiteurs, boissons, frais et sec... Le chef
d'entreprise ambitionne de recruter 25 personnes d'ici deux ans, avec
un premier développement sur la métropole lilloise pour ensuite
s'étendre au national.