Marie-Suzanne Le Quéau, procureure générale près la cour d’appel de Douai

La cour d’appel de Douai vient d’accueillir sa nouvelle procureure générale en la personne de Marie-Suzanne Le Queau. L’occasion pour le premier président de revenir sur sa brillante carrière, mais aussi d’évoquer les objectifs qu’elle s’est fixés.

Marie-Suzanne le Quéau a été nommée Procureure générale de la Cour d’appel de Douai. Après un passage remarqué à la direction des affaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice, elle se lance dans un nouveau défi.
Marie-Suzanne le Quéau a été nommée Procureure générale de la Cour d’appel de Douai. Après un passage remarqué à la direction des affaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice, elle se lance dans un nouveau défi.
ACT'Presse

Marie-Suzanne le Quéau a été nommée procureure générale près la cour d’appel de Douai. Après un passage remarqué à la direction des affaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice, elle se lance dans un nouveau défi.

Bruno Cathala, premier président de la cour d’appel de Douai, a profité de son allocution de rentrée solennelle pour accueillir officiellement Marie-Suzanne Le Quéau à son poste de procureure générale près la Cour d’appel. Marie-Suzanne Le Quéau remplace Olivier de Baynast qui a fait valoir ses droits à la retraite en fin d’année 2014.
«Votre nomination à la tête du parquet général de cette Cour s’inscrit tout naturellement dans la logique de votre parcours professionnel», indiquait le premier président. La carrière de Mme Le Quéau a en effet démarré en 1983 en tant qu’auditrice de justice. Elle n’avait que 22 ans. «Votre première affectation en janvier 1985 a été juge d’instruction au tribunal de grande instance de Limoges. C’est donc en tant que magistrat du siège que vous faites votre entrée dans la magistrature.»
A l’aube des années 90, Marie-Suzanne Le Quéau se voit confier des responsabilités plus importantes. A la demande de la Chancellerie, elle est assignée à l’administration centrale. «Le Ministère vous confiera d’abord des dossiers immobiliers, puis vous serez en charge de la déontologie. Vous avez été, avec le directeur des services judiciaires de l’époque, les initiateurs d’un regard nouveau sur la déontologie des magistrats.»
De passage dans l’Eure, puis en région parisienne, Mme Le Quéau est ensuite désignée procureure de la République à Auxerre. Elle aura à y traiter une affaire qui eut un fort retentissement national, celle des «disparues de l’Yonne».
Au bout de quatre années, elle rejoint l’inspection des services judiciaires et travaille principalement sur le référentiel concernant les parquets des tribunaux de grande instance. Femme de terrain, Marie-Suzanne Le Quéau a déjà travaillé avec Bruno Cathala. «J’ai découvert combien le travail avec vous était facile, lorsque nous nous sommes retrouvés au tribunal de grande instance d’Evry.»

Une feuille de route. En arrivant dans le Ressort, madame la procureure générale qui la direction des affaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice qu’elle dirigeait depuis juillet 2012.
Marie-Suzanne Le Quéau arrive dans le ressort du tribunal de Douai avec de nombreux projets : «Il est de ma responsabilité de fixer un cap, une ligne et une méthode pour dépasser l’affichage et donner du sens, de la cohérence et de la lisibilité à l’action de l’ensemble du ministère public de ce ressort.» Et la procureure générale d’affirmer qu’il faut «asseoir sa légitimité, son autorité et sa crédibilité, selon une démarche qui se veut avant tout pragmatique, qui consiste à proposer aux membres du parquet général et procureurs de la République de ce ressort de travailler à partir de l’élaboration commune d’un plan triennal divisé en six phases de six mois, de manière à renforcer l’interaction et la synergie entre les deux nouveaux ministères publics».
Les différentes phases seront abordées sous trois angles : l’harmonisation des politiques pénales, des méthodes de travail et la reprise des faits de justice, «un projet ambitieux qui impose de travailler sur le sujet dans sa globalité en prenant à la fois en compte les auteurs et les victimes, en partant de l’énoncé jusqu’à l’exécution des peines en s’appuyant sur les partenariats existants.»
Un parquet général engagé se doit d’encourager, de faciliter et de soutenir les expérimentations locales menées par le procureur de la République, ainsi que de contribuer à leur généralisation si elles ont démontré leur pertinence au regard des objectifs poursuivis.
Mme Le Quéau souhaite enfin mettre l’accent sur les notions de verticalisation, de spécialisation des services, de développement des nouvelles technologies. En charge de plusieurs expérimentations, elle ne manquera pas de rendre compte régulièrement de ses avancées.