L'excellence technologique et industrielle à la portée de tous
On les appelle les «makers». Autrement dit, des «fabricants», bricoleurs amateurs, start-upers ou futurs créateurs d’entreprise avec des mains en or. Ceux pour qui l’inventivité n’a aucune limite…
Le concept est né aux Etats-Unis en 2006.
… mais qui manquent malgré tout d’un coup de pouce technologique pour faire vivre leur projet. Ces makers pourront désormais pousser la porte du TechShop Ateliers Leroy Merlin, initié par l’enseigne, installé à EuraTechnologies et en partenariat avec l’Université catholique de Lille. Fin 2016, sur 2 400 m2, cet atelier collaboratif de fabrication donnera accès à un éventail de suites logicielles de conception et de design ainsi qu’à plus de 150 machines semi-industrielles allant de la découpe laser à l’imprimante 3D ou UV, en passant par la découpe par jet d’eau. Des outils professionnels à la portée de tous – moyennant un abonnement mensuel entre 50 et 180 € – réunis autour d’une équipe de “dream consultants” qui dispenseront des formations à chaque membre.
Donner vie à ses idées. Ce concept, né aux Etats-Unis en 2006, a été inventé par Jim Newton, inventeur, entrepreneur et surtout bricoleur invétéré, dont le rêve absolu était d’avoir à portée de main un atelier et des outils pour développer ses propres projets. Il imagine donc cet espace, à la façon d’un club de gym, une idée immédiatement plébiscitée par la communauté américaine de makers : le premier TechShop ouvre ses portes dans la Silicon Valley, à San Mateo, en 2006. Le concept a d’ailleurs reçu les faveurs de Barack Obama qui a salué la relocalisation de l’industrie grâce à ces fablabs taille XXL au nombre de huit aux Etats-Unis. Les belles histoires nées des TechShop ne manquent pas : l’entreprise TechShop Inc., dirigée par Mark Hatch, propose des cours, des ateliers, un programme d’enseignement, mais aussi des rencontres toutes générations confondues, et a vu naître un prototype de kayak pliant, une lampe LED en forme de livre-luminaire ou encore Square, le système de paiement mobile par carte bancaire imaginé par Jack Dorsey, l’un des fondateurs de Twitter. Dans la région, le projet n’en est pour l’instant qu’à sa genèse mais ses défenseurs en voient déjà le potentiel. “Il s’agit de démocratiser le DIY (“faire soi-même”, ndlr). C’est un pied dans la creative economy. Nous avons étudié différents critères pour l’écosystème propice à l’innovation : le réseau de chercheurs, le réseau d’entreprises, la densité de population, l’accès ouvert à la population et le potentiel d’investisseurs. EuraTechnologies s’est rapidement imposé“, explique Pascal Malfoy, directeur général délégué Leroy Merlin. L’enseigne régionale investit dans ce “plus grand makerspace d’Europe” (le premier, de 1 8 00 m2, a été inauguré à Ivry-sur-Seine en octobre 2015) 1,4 million d’euros pour les machines et les suites logicielles et 1,3 million d’euros en travaux. Le TechShop prendra ainsi ses marques dans les 2 600 m2 du Campus de l’innovation1, destiné à accueillir d’ici deux ans les salariés des entreprises technologiques innovantes de la région. En attendant la fin des travaux, l’atelier ouvrira ses portes dans l’enceinte de l’ancien lycée professionnel Jean-Monnet.
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Rechercher la convergence des générations. “Notre métropole doit être créative. Nous devons faire en sorte que tous, que ce soit dans le domaine culturel ou économique, se rencontrent autour de cette plate-forme pour encourager l’innovation et le prototypage. Et 300 makers se sont déjà regroupés autour de ‘Renaissance’” a rappelé Martine Aubry, maire de Lille. C’est par exemple le cas de l’Open FabLab de Lille-Moulins, qui a déjà accueilli 10 000 visiteurs, preuve que le mouvement des makers prend de l’ampleur. “Les ateliers sont pleins. Nous proposons aux enfants de concevoir des véhicules. Aujourd’hui, on voit arriver des gens avec des planches sous le bras“, s’enthousiasme Fabien, designer industriel.
Convention avec l’Université catholique de Lille. Si l’institution est partie prenante du TechShop, c’est bien entendu pour développer la créativité et l’inventivité des étudiants, mais aussi des chercheurs. L’ICAM proposera d’ailleurs une formation spéciale TechShop, en continuité avec les Adicode®, ces Ateliers de l’innovation et du codesign, portés par le groupe HEI ISA ISEN et installés à EuraTechnologies, à Vauban et à l’ISA. Nul doute que d’ici deux ans, EuraTechnologies sera encore et toujours le berceau régional de l’innovation technologique.
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.Y seront présents l’Académie d’excellence numérique (portée par le Pôle régional numérique), Comefil, Enaco, Eurateach, Global Knowledge, HEI et Wygwam formation.