Implanté entre Marcq-en-Barœul et Marquette-lez-Lille

Lesaffre s'offre un campus innovant dédié à la recherche

Le 13 octobre dernier, Lesaffre inaugurait son campus flambant neuf, à deux pas du site historique de Marcq-en-Barœul. 23 000 m2 de bio-technologies sur un parc de 19 hectares, avec le volonté d'accélérer la R&D du groupe pour conserver une place de leader sur le marché de la fermentation.

Brice-Audren Riché, directeur général de Lesaffre depuis janvier 2022.
Brice-Audren Riché, directeur général de Lesaffre depuis janvier 2022.

Le tout nouveau directeur général – il est arrivé en janvier 2022, succédant à Antoine Baude – Brice-Audren Riché, qualifie l'étape d' «historique» pour le groupe créé il y a 170 ans par Louis Bonduelle et Louis Lesaffre. Sur les 23 000 m² du campus, 60% sont entièrement dédiés à la R&D. Depuis cinq ans, l'entreprise a multiplié par cinq ses investissements en recherche et développement mais se garde de donner le pourcentage du chiffre d'affaires qui y est consacré.

C'est un pan primordial de l'activité du groupe, avec un effectif de 600 experts à travers le monde (sur 11 000 collaborateurs), 62 centres applicatifs et une soixantaine de partenariats avec des universités et des start-ups.

Une biofonderie unique en Europe

Sur ce campus à cheval entre Marcq-en-Barœul et Marquette-lez-Lille, 700 collaborateurs – sur les 1 000 salariés que compte le groupe dans les Hauts-de-France –, autrefois disséminés sur différents sites en métropole lilloise, ont investi les lieux imaginés par le cabinet d'architectes Tank et le bureau d'études TPFI, deux entreprises régionales. «Ce campus a été créé pour et avec nos collaborateurs. Notre volonté ici est d'exprimer ce que nous sommes : une entreprise innovante, ancrée localement et ouverte sur le monde. On souhaite accélérer pour encore mieux comprendre le potentiel des micro-organismes» ambitionne Brice-Audren Riché.

Au fil d'une allée de près de 200 mètres de long située juste à l'entrée du bâtiment, se dispatchent d'un côté les bureaux et de l'autre les laboratoires aux surfaces vitrées. Fidèle à sa traditionnelle discrétion, le groupe aux 2,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, ne souhaite pas communiquer sur le montant de l'investissement. Mais ne tarit pas d'éloge sur sa nouvelle biofonderie, la plus grande privée et publique d'Europe qui va permettre de réaliser 10 000 tests par jour contre 10 000 tests par mois auparavant.

Cet ensemble de 60 robots permet de réaliser simultanément, et à haut débit, des manipulations miniaturisées nécessaires à cribler, analyser, établir la fiche d'identité et le potentiel fonctionnel de micro-organismes. Et ensuite, pouvoir les sélectionner avec précision pour leurs qualités fermentative, gustative, nutritionnelle, physiologique chez l'homme, l'animal ou encore la plante. «Nous avons pour objectif de nourrir 9 milliards d'habitants à horizon 2050, tout en respectant la planète. La fermentation et les micro-organismes sont une solution à ce défi de taille. Les co-produits de la levure peuvent être cultivés puis retournés à la terre» précise le directeur général.

Quels domaines applicatifs ?

«Cette transformation naturelle et spontanée de la matière par des micro-organismes ne date pas d'hier : c'est la solution trouvée par les humains pour conserver les matières il y a bien longtemps» poursuit Christine M'Rini Puel, chief R&D Officer de Lesaffre. Le groupe s'est spécialisé autour de quatre domaines d'activités : la panification (qui représente les deux tiers de l'activité), le goût et le plaisir alimentaire, le bien-être et la santé et enfin, les biotechnologies industrielles. Autour d'eux gravitent une dizaine de business unit, créées de toutes pièces ou par croissance externe. Rien que sur les derniers mois, Lesaffre a acquis Recombia BioSciences en 2022, NattoPharma en 2021 et ABM en 2021.

La salle de fermentation, avec des fermenteurs de taille différentes.

Depuis 170 ans, Lesaffre collecte des millions de type de levure pour sélectionner les plus performants et les cultiver à grande échelle. Les applications sont multiples : on peut notamment citer la business unit Fermentis qui travaille avec les brasseurs pour sélectionner la bonne levure sèche en fonction du type de bière ; Ennolys qui produit de la vanille naturelle à destination des aromaticiens et des industriels de l'agro-alimentaire ou encore Agrauxine avec des produits issus de micro-organismes pour la défense des cultures et la stimulation des plantes.

Avec des ambitions de croissance de l'ordre de 2 à 7% par an, Lesaffre continue d'étoffer ses équipes : des profils scientifiques mais aussi dans le marketing, le digital, les finances, l'industrie et... les datas. Le recrutement d'une trentaine de VIE (Volontaires Internationaux en Entreprise) est aussi prévu car le groupe entend bien étendre son ancrage à l'international, avec d'ores et déjà une présence dans plus de 50 pays. Avec ce nouveau campus, Lesaffre se dote d'un outil technologique de pointe pour relever les défis de demain, avec un ancrage régional pour une entreprise résolument tournée vers le monde.