Loi de financement de la sécurité sociale 2025
Les mesures qui impactent les entreprises
Après activation à trois reprises de l’article 49.3 de la Constitution, la loi de Financement de la sécurité sociale pour 2025 a été adoptée définitivement le 17 février dernier, puis publié au Journal officiel le 28 février, après passage devant le Conseil constitutionnel*. Retour sur l’essentiel des mesures concernant les entreprises.

À
y regarder de près, notons qu’aucune disposition n’est favorable
aux entreprises et rappelons que le déficit de la Sécurité
sociale devrait dépasser 22 milliards d’euros en 2025.
Réforme
de la réduction générale des cotisations patronales (RGCP)
Trois
modifications contribuent à cette réforme (article
18 de la loi).
-
Contenu de la réduction : à compter de 2026, une
refonte est prévue avec la suppression des taux réduits d’assurance
maladie et d’allocations familiales. La réduction deviendra
dégressive jusqu’à 3 Smic, au lieu de 1,6 Smic actuellement.
-
Prime de partage de la valeur prise en compte dans le calcul de la
réduction : la prime de partage de la valeur est désormais
intégrée dans l’assiette de la réduction et ce, depuis le 1er
janvier 2025. Dans le même temps, il est prévu un abaissement du
plafond de salaire ouvrant droit aux réductions de cotisations :
2,25 Smic pour l’assurance maladie et 3,3 Smic pour les allocations
familiales. Cette mesure sera, dans la plupart des cas, défavorable
aux entreprises.
-
Smic fixé par décret pour le calcul de la réduction :
la valeur du Smic prise en compte dans le calcul de la réduction
sera fixée par décret, avec une valeur comprise entre celle en
vigueur au 1er janvier 2024 et celle en vigueur pour l'année en
cours. Il n'y aura donc plus de revalorisation automatique de ce
paramètre en cas d'augmentation du Smic en cours d'année.
Augmentation de la contribution patronale sur les attributions gratuites d’actions
Sous
certaines conditions, les sociétés par actions peuvent attribuer
des actions gratuites à leurs salariés ou dirigeants, avec un
régime social et fiscal avantageux. Le gain résultant de ces
attributions gratuites d'actions est exclu de l'assiette des
cotisations de sécurité sociale. Toutefois, l'employeur est
redevable d'une contribution patronale spécifique. Le taux de cette
contribution est passé de 20 % à 30 %, depuis le 1er mars 2025
(art.19 de la loi).
Relèvement du plancher de dépenses de recherche pour les jeunes entreprises innovantes
Pour
l'éligibilité au statut de jeune entreprise innovante (JEI),
l’article 22 de la loi relève le seuil d'intensité en dépenses
de recherche et développement à 20% des
charges,
au lieu de 15%, à partir du 1er mars 2025.
Pour
rappel, les PME de
moins de huit ans sous ce statut
bénéficient d’un
certain nombre d'exonérations fiscales et sociales.
Modification des exonérations pour les apprentis
La loi prévoit (articles 22 et 23) une baisse des exonérations pour les contrats conclus à compter du 1er mars 2025. Les exonérations de cotisations salariales et de CSG/CRDS ne s’appliqueront que jusqu’à 50 % du Smic, contre 79% auparavant (Code du travail art. L 6243-2 et D. 6243-5). En conséquence, la rémunération nette de l’apprenti payé plus de 50 % du Smic sera abaissée (cf.décret 2025-290 du 28 mars 2025). Relevons que cette mesure s'ajoute aux dispositions prévoyant la baisse de l'aide unique et de l'aide exceptionnelle pour l'embauche d'apprentis, pour les contrats conclus à compter du 24 février 2025, précisées par décret n° 2025-174 du 22 février 2025. Ces changements impactent directement les petites entreprises, qui représentent l’essentiel des employeurs d’apprentis.
* Décision n° 2025-875 DC du 28 février 2025 - Loi n° 2025-199 de Financement de la sécurité sociale pour 2025 du 28 février 2025